RnD Café ☕️ – #360

Sans modération

Bonjour à toutes et à tous.

Une semaine placée sous le signe de la régulation.

L’arrestation du fondateur de Telegram sur le sol français samedi soir dernier a fait couler pas mal d’encre… S’il ne semble pas s’agir d’un acte politique, c’est bien de modération dont il s’agit ou plutôt d’absence de modération ; ce qui enfreint le Digital Service Act même si la plateforme s’en défend. Lire le résumé chez Fred Cavazza.

Ce que cela signifie : un message puissant adressé aux plateformes sociales, telles que Telegram, qui combine messagerie et réseau social à travers ses groupes (l’application ayant d’ailleurs atteint 1 milliard de téléchargements), concernant leur devoir de modération et/ou de coopération avec les autorités.

Il reste d’ailleurs encore de nombreuses zones sans modération (et qui sont donc à surveiller dans le cas de vos veilles) comme 9GAG pour ne pas le citer.

Open AI vient d’ailleurs d’annoncer sa collaboration avec le gouvernement américain en leur ouvrant ses modèles. Chat GPT revendique d’ailleurs cette semaine 200 millions d’utilisateurs actifs par semaine.

Côté protection des données privées, c’est Uber le mauvais élève cette semaine. L’autorité néerlandaise de protection des données personnelles (AP) a estimé qu’Uber n’avait pas suffisamment protégé les données personnelles de chauffeurs de taxi européens lors du transfert de ces données vers les États-Unis.

Résultat : 290 millions d’euros d’amende. Uber conteste et annonce faire appel.

Toujours pour des questions de régulation, Google vient d’annoncer que six nouveaux pays allaient bénéficier des briques d’IA dans les résultats de recherche (SGE)… Mais toujours pas en Europe ! Brexit oblige, nos voisins anglais vont, eux, pouvoir découvrir cette fonctionnalité dès maintenant.

IA

Les annonces restent nombreuses mais on peut les classer en deux grandes familles :

1. L’automatisation

Les discussions autour des agents se poursuivent : ces ensembles d’outils capables de gérer des tâches complexes en s’appuyant sur divers modules spécialisés. De nombreuses organisations cherchent à exploiter les LLM et agents d’IA pour réduire les coûts et proposer des expériences novatrices. Cependant, ces initiatives restent souvent limitées à des projets ponctuels.

L’idée est d’industrialiser ces process. À lire ici : How Multi-Agent LLMs Can Enable AI Models to More Effectively Solve Complex Tasks.

C’est aussi ce que pense Eric Schmidt, ancien PDG de Google, qui prévoit trois développements majeurs en IA dans les 12 prochains mois qui « transformeront le monde ».

1. Il s’agit des fenêtres de contexte étendues, permettant aux modèles d’IA de traiter de plus grandes quantités de texte,
2. des agents autonomes capables d’apprendre et de s’améliorer par eux-mêmes,
3. et des capacités de text to action qui permettront aux modèles d’IA d’exécuter des tâches sur demande

La dernière annonce d’Open Ai : le projet Strawberry vise à améliorer les capacités de raisonnement des modèles d’IA, permettant une navigation autonome sur Internet et la réalisation de recherches approfondies. Objectif : rendre les modèles capables de résoudre des problèmes complexes et de planifier sur le long terme.

En termes d’usages existants aujourd’hui, Andreessen Horowitz, notamment investisseur chez Mistral AI, dévoile son rapport sur les meilleures apps IA grand public : créativité (voir plus bas), dating, esthétique, assistants… (Vu chez Nicolas Guyon) : 30 % de nouveaux dans le top 100 en 6 mois !

Côté usages en entreprise, Ethan Mollick dresse néanmoins ce constat : les organisations ont mis en place des règles strictes pour l’utilisation de l’IA, principalement axées sur les cas d’usage négatifs, ce qui dissuade les employés de discuter ouvertement de leur utilisation de l’IA par crainte de sanctions. Malgré ces restrictions, les employés continuent d’utiliser l’IA de manière discrète, en préférant des outils personnels plutôt que les LLMs d’entreprise, ce qui limite le partage de connaissances au sein de l’organisation. Et ça, c’est mal… ☠️

2. Les outils de création

Deuxième grande thématique…

Et ça continue, encore et encore…

En matière de génération d’images fixes, les débats entre experts font rage mais deux noms reviennent de plus en plus souvent et commencent à s’approcher de MidJourney.

• Ideogram : la nouvelle version sortie cet été impressionne notamment par sa capacité à générer des textes de manière très propre.

• Flux : notable par sa performance et surtout par le fait que c’est un outil open source accessible soit via des plateformes (Exemple Freepik qui se présente comme le nouveau couteau suisse du graphiste, à la Canva) soit en local sur vos instances (puissantes).

MidJourney reste le maître à bord mais la concurrence est proche.

Regardez ce test exécuté par Gilles Guerraz avec 6 outils de génération d’images.

Le prompt est simple : « a natural photo portrait of an old man, skin details, wrinckles, pores, natural lighting, muted color« .

Résultat : Leonardo, Ideogram, Mystic, Midjourney, Flux et Musavir

• La retouche photo et le détourage avancent aussi à grand pas. On parle de « text to erase » : on efface un élément du visuel via une commande texte. Finegrain est un nom à suivre et qui revient beaucoup depuis deux semaines. Cocorico, ils sont français.

En matière de vidéo, les créatifs continuent à expérimenter et à tester les différents outils en les combinant :

Premier exemple : un film d’animation de 30″ 100 % IA.

Le processus créatif de Simon Meyer est le suivant :

1. Conception du script et rédaction -> à la main !!!
2. Révision du script -> ChatGPT.
3. Création du personnage de base -> Utilisation d’Ideogram pour créer un personnage de base.
4. Génération des images -> Utilisation de MidJourney avec le paramètre –cref pour garder la cohérence du personnage
5. Animation des images -> Animation des images avec Runway Gen-3 et Luma Dream Machine.
6. Voix off -> Eleven labs

Deuxième exemple : des politiques et célébrités attaquent des épiceries (!), mettant en évidence l’importance croissante de ne pas toujours se fier aux apparences, sans oublier le manque de modération du modèle Grok. Publié il y a une semaine par The Dor Brothers

Et enfin, un remake du film packshot Clarins de cet été (vu chez Jim ᯓ★ I M.)

Combo : Midjourney V6.1. | M-AI. | Runway ML GEN3 | Topaz Labs | After Effects. Original ici.

Mais c’est également sur le sujet de la productivité que l’IA se fait remarquer.

Le repurposing consiste à démultiplier les contenus que vous produisez. Vous enregistrez une vidéo ? Vous pouvez en faire une vidéo YouTube, un podcast, des citations mises en exergue sur Instagram ou LinkedIn, etc… Un maître en la matière est GaryVee.

L’IA peut devenir un sérieux allié sur ce sujet. Comment récupérer par exemple vos contenus vidéos pour en faire x séquences pour vos réseaux sociaux ? On appelle cela du clipping et c’est ce que propose l’outil Opus Clip. Voir la démo chez Ruben Hassid qui a demandé à l’outil de visionner les 4h de la cérémonie des JO pour en extraire un homme en bleu et les séquences avec un drapeau Indien.

Si vous voulez approfondir ces sujets et les comparatifs d’outils, je ne peux que vous inciter à vous abonner au Big Recap d’Emmanuel Vivier et à Generative de Gilles Guerraz. Tout y est !

Création de contenus

Mais n’oublions pas la finalité de tous ces outils IA : créer plus rapidement des contenus, porteurs des valeurs de vos marques, intéressants, utiles, divertissants pour créer de l’engagement (quel qu’il soit) avec vos publics.

Alors justement de quels contenus parlons-nous ?

Que cela soit en B2C ou en B2B, l’équation magique est une « secret sauce » entre valeur apportée à vos publics et atteinte de vos objectifs.

Ce schéma le résume bien. À retrouver dans cet article intéressant mis en ligne par Hubspot : Content Mapping 101: The Template You Need to Personalize Your Marketing

Deux idées vues passer cette semaine :

Ne sous-estimez ni l’impact des jeux, ni des contenus didactiques portés par de la data visualisation (ou dataviz).

Les jeux

LinkedIn a montré cette semaine que les mini-jeux avaient leur place dans un environnement B2B. La plateforme a lancé Queens, déclinaison d’une sorte de Sudoku. Bien que des chiffres précis sur l’engagement ou l’impact financier ne soient pas encore disponibles (on sait juste que près de 50000 personnes suivent le compte), l’initiative suit une tendance où les plateformes cherchent à diversifier leur contenu pour retenir les utilisateurs plus longtemps. À tester ici 🙂 …

L’occasion de rappeler que The New York Times a développé depuis longtemps une gamme de mini-jeux, notamment des jeux de lettres et des quiz, tels que Wordle, Connections, et d’autres jeux de mots et de logique. Ces jeux ont connu un succès considérable, avec Wordle en tête, accumulant 4,8 milliards de parties en une année. Cette stratégie a non seulement permis au New York Times de diversifier ses offres, mais elle a également contribué à une augmentation significative des abonnements numériques, avec plus d’un million de souscriptions uniquement pour les jeux. En conséquence, les jeux sont devenus une source de revenus importante pour le journal, aidant à compenser les défis du secteur médiatique traditionnel. À lire ici.

La data visualisation

Voilà une autre façon d’intéresser un auditoire. Comme d’habitude et selon le bon vieil adage d' »une image vaut mille mots » (soi-disant attribué à Confucius), faire parler des données à l’aide de graphismes ou d’interactions a toujours suscité l’intérêt.

(Re)Vu passer cette semaine, un exemple d’animation qu’il est difficile de ne pas regarder jusqu’au bout, ici sur la profondeur des océans. Mettre en perspective pour mieux assimiler. Alvaro Gracia Montoya, l’animateur 3D espagnol à l’origine de cette vidéo en a fait sa marque de fabrique. Voir aussi la comparaison de la hauteur des statues du monde.

Pour mémoire donc : ne négligez pas animations, graphismes, articles enrichis, mini-jeux pour aussi intéresser vos publics. Souvenez-vous : vous êtes votre média.

Web3

Tiens ça existe encore ça ? Mais oui, et je continue de penser qu’une fois certains freins d’usage et d’UX levés (par exemple un wallet intégré à nos smartphones), nous ré-entendrons parler des NFT comme l’une des briques majeures de l’évolution du CRM et du développement de la seconde main  ou marché de l’occasion (je vous en parle quand vous voulez… 😅).

Seconde main justement (mais pas web3) avec IKEA qui lance sa marketplace PreOwned en Espagne et en Suède pour test.

Retour sur le Web3 avec ce film à hurler de rire qui montre bien que l’expérience utilisateur Web3 (cryptomonnaie, wallets) est tellement mauvaise (comprendre : complexe) que tout acteur visant la simplicité gagnera le combat. C’est l’objectif de l’écosystème de la blockchain Algorand. On suivra ça.

Insolite

Et pour finir, un usage qui va plaire à nos clients RH…

Avec cette méthode, cette personne a dégoté 50 entretiens en 24h en répondant à 1 000 offres. IA inside…

• Analyse de son CV
• Analyse de chacune des offres
• Génération d’un CV et d’une lettre personnalisés collant parfaitement à l’offre et aux enjeux posés par l’annonce.

Mais l’histoire ne dit pas s’il a eu un job… #sceptique (vu chez Zain Kahn).

Très bon week-end à toutes et à tous !

Offre Acculturation et Mise en Pratique IA

Depuis quelques mois, nous accompagnons des dirigeants, des comex et désormais des équipes pour :

• Comprendre simplement le fonctionnement de l’IA générative, ses forces et ses faiblesses. En deux mots : se faire un avis objectif et savoir en parler.
   
• Analyser des cas usages propres à chaque fonction de l’entreprise dont le marketing et les RH.
   
• Identifier des tâches et process, sources de gains de productivité et de performance afin de mettre en place très concrètement les outils nécessaires