RnD Café ☕️ – #286
L’édito
Prompt/
Vous faites quoi dans la vie ?
Je suis prompteur…
Transformer quelques mots en image ou en un feuillet A4, c’est ce que proposent des outils comme (Mid Journey, Dall-e 2, Stable Diffusion, ou Copy.ai pour les textes).
Vous saisissez un texte (le fameux prompt) et une image apparaît. Mais cela demande un peu de dextérité sémantique pour choisir les bons qualificatifs à tel point que ça-y-est, cela devient un métier (!). Voir ce site qui met en relation des internautes qui veulent des images de mode, des logos, des icônes, des emails avec des … prompteurs professionnels ! Explications en vidéo ici.
Plusieurs discussions cette semaine avec des acteurs de la création ou des experts digitaux qui confirment déjà l’impact de l’intelligence artificielle sur les métiers créatifs. À date, le discours reste positif : l’IA est une formidable source d’inspiration. Pour combien de temps ? Voir notre brève.
Mauvaise semaine pour les acteurs du numérique outre-Atlantique.
Que ce soit Google ou Meta, l’ambiance est morose. L’éditorial de TTSO d’hier soir n’était pas tendre. Chez Meta : CA en baisse pour le second trimestre consécutif, un bénéfice divisé par deux en un an et une valorisation boursière qui s’écroule (-70% depuis janvier). La publicité ne fait plus recette alors qu’elle représente 98% des ses revenus et côté Metavers, malgré les annonces de la semaine dernière, l’activité brûle 1Md$ par mois (70% des bénéfices du Groupe) !
On l’a dit : ne pas confondre Métavers et Web3.
Ce fut l’un des sujets de la nuit du Web3 organisée mardi soir par PPC (Chief Digital Evangelist) qui a rassemblé, pendant 4h une centaine de participants autour du Web3 sur la plateforme Discord (que nous utilisons depuis 2019 comme messagerie et partage d’infos). À noter que l’outil s’y prête parfaitement et a permis à des experts et curieux de s’y retrouver (salons vocaux, chat, partage de documents, sondages…).
Qu’y a-t-on appris (entre autres) ?
- D’abord, que les concepts abordés restent complexes même pour des personnes aguerries !
- Info que je n’avais pas vu : le Groupe Casino a émis en 2021 un stable coin (cryptomonnaie non volatile alignée sur la valeur de l’Euro), le lugh, permettant de développer des usages autour du cash-back pour les enseignes du Groupe. Web3 et CRM… Nous en avons déjà parlé.
- On continue de valoriser la caractéristique des NFT qui permet de rémunérer les créateurs qui touchent à chaque vente de leurs créations des “royalties”. Selon Galaxy Digital, les royalties atteignent des niveaux très significatifs. Pour les NFT émis sur la blockchain Ethereum (soit 90% du marché), les royalties ont déjà rapporté 1,8 milliard de dollars aux créateurs.
- En février dernier, le Gouvernement a lancé une mission exploratoire sur les métavers. La note a été publiée il y a 4 jours.
Au travers de 10 propositions, la note explore ce que pourraient être les axes d’une stratégie « métaversique » française : organiser l’infrastructure, soutenir l’innovation, miser sur les usages culturels, orchestrer la régulation et prendre en compte les enjeux sociétaux et environnementaux.
Enfin… Twitter : sept mois plus tard…
Elon Musk a annoncé officiellement le rachat de Twitter pour 44Md$ (environ 20% de sa fortune estimée). Au-delà du fait qu’il juge « surpayer » la plateforme, il ambitionne de créer « une place publique où l’on pourra débattre de manière saine » mais également de faire de ce réseau social une super application (comme WeChat en Chine) permettant de « tout faire » (messagerie, réseau social, services financiers, …). A surveiller car cela pourrait devenir un nouveau terrain de jeu pour les marques.
Sur ce bonne lecture, bon week-end / pont.
Cette semaine chez RnD
Les Bons Profs font peau neuve
Petit break pendant les vacances scolaires…
Le site de soutien scolaire personnalisé, Les Bons Profs, vient d’évoluer. Nouveau site, nouvel accompagnement sur des sujets d’audience.
Merci pour votre confiance !
A retenir cette semaine
Avoir une stratégie de data first-party : plus facile à dire qu’à faire ?
Depuis l’annonce de la disparition des cookies tiers, chacun se prépare… lentement. Seulement 20% des annonceurs ont mis en place des alternatives aux cookies. La majorité d’entre nous tâtonne, explore, teste.
Un autre sujet où les professionnels du marketing tâtonnent, ce sont les données et leurs sources. L’avenir allant devenir cookieless, l’accent a été mis sur les données first-party, c’est à dire les données que vous collectez directement auprès de votre audience sans passer par un intermédiaire. En 2021, c’était même la priorité n°1 pour tout le monde : agences, annonceurs et éditeurs.
Nous sommes désormais fin 2022 et la donne a changé. En effet, selon un rapport d’IAB Europe, les données first-party sont désormais classées en priorité n°3 derrière ses cousines : les données second-party (données d’une autre entreprise utilisées dans le cadre d’un échange ou d’un partenariat) et third-party (données de ciblage publicitaire ou marketing). Plusieurs freins ont été soulevés.
- Écarts entre promesses et performances
Collecter et activer les données first-party représente, d’un côté, un “effort multidisciplinaire qui peut aider les départements marketing à atteindre leurs KPI”. Néanmoins, si les données first-party sont disponibles en principe, la forme sous laquelle elles se présentent est difficilement utilisable en pratique.
De l’autre, les équipes juridiques et financières veillent au grain. Les coûts d’infrastructure (passage à des plateformes de gestion et d’utilisation des données, salles blanches) grimpent très vite.
- Mise à l’échelle compliquée
Les spécialistes du marketing aux États-Unis collectent beaucoup de données first-party et les enrichissent avec des données third-party. Faire cela à grande échelle devient compliqué. Il faut s’assurer de respecter la réglementation sur la confidentialité des données, avoir une gouvernance et répondre à un cadre de conformité. Là, vous pourrez traiter et utiliser ces données.
“Nous ne pouvons pas inventer un modèle de commerce pour le plaisir d’alimenter une base de données.” Il est vrai que l’usage de données first-party peut dépendre de la verticale commerciale de votre entreprise. C’est plus facile pour une entreprise bancaire ou e-commerce car elles possèdent une très large base de données clients qui ont donné leur consentement. Elles peuvent s’appuyer dessus pour bâtir leurs stratégies de communication. Si le contact avec vos clients passe par un intermédiaire, le défi change de prisme.
- Essor des données second-party, recul des third-party ?
A toute friction sa solution. Les professionnels du marketing ont trouvé une alternative : partager de plus en plus les données first-party dont chacun dispose et peut activer avec les partenaires de son choix pour passer à l’échelle. Cette tactique utilisant les données second-party aide notamment à la prospection et au retargetting. 63% des répondants à l’étude d’IAB Europe classent les données second-party comme étant leurs favorites (contre 40% en 2021).
En parallèle, c’est la panique du côté des données third-party. L’utilisation des outils liés à cette data a chuté, passant de 77% en 2021 à 10% en 2022. A contrario, Lotame affirme que la demande de données third-party de haute qualité a augmenté de 25% entre 2020 et 2022.
Quoi qu’il en soit, les équipes juridiques s’inquiètent de leur conformité. Cela vaut aussi pour les données second-party : il est nécessaire de s’assurer que l’entreprise à qui vous acheter des données vous a donné son accord pour les réutiliser.
👉 Notre équipe Conseil & Stratégie vous aide sur ces sujets 💬
En bref (ou presque)
- ⚔️ La guerre est perdue pour Wish, verdict : déréférencement de la plateforme
Le verdict, en dernier recours pour Wish, du Conseil Constitutionnel est tombé : la constitutionnalité de l’article avec lequel Wish était attaqué est vérifié. Poursuivi par le Tribunal de Paris depuis le 15 juillet 2021 pour publicité mensongère, contrefaçon et concurrence déloyale, l’entreprise Wish n’a pas voulu se conformer aux normes françaises et doit faire face aujourd’hui à un déréférencement total de son site sur les navigateurs en France. Seul accès : taper l’url exact.
- 📊 Global digital report octobre 2022
Les dernières datas et tendances digitales d’octobre 2022, de chez We are social en partenariat avec Hootsuite, sont sorties. En bref, n’enterrez pas Facebook trop vite, YouTube toujours en tête face à TikTok, +7% d’auditeurs de podcasts dans le monde, 1 personne sur 3 seulement refuse les cookies et le temps passé en ligne diminue, mais pour une approche plus ciblée.
- 🌐 Nouvelles tendances sites web
Si Wikipédia et Twitter ont été reconnus comme les sites internet les plus visités au monde, c’est Pinterest qui prend du terrain également avec le lancement dans 30 nouveaux pays dont la France de Pinterest Trends. Une fonctionnalité déjà présente aux États-Unis, au Canada et au Royaume-Uni et qui permet de cibler de manière précise les tendances les plus recherchées sur le site Pinterest selon les critères de genre, d’âge ou encore de thème.
- 🍏 L’Apple Store va accueillir plus de publicités sur sa plateforme
Depuis le 25 octobre, l’Apple store a augmenté son nombre de publicités dans les onglets “Vous aimerez peut-être aussi” et “Aujourd’hui”, donnant la possibilité aux développeurs de mettre en avant leur application pour des évènements particuliers. Beaucoup accusent cependant Apple de créer une compétition déloyale avec des app sponsorisées et non plus choisies pour leur qualité par la team de l’App Store.
- 📱 TikTok voudrait changer notre façon d’apprendre (entre autres…)
Alors qu’il est en passe de dépasser Facebook dans les 4 prochaines années, TikTok a bouleversé notre manière de consommer du contenu, d’interagir ou/et d’apprendre. Cette tendance est particulièrement vraie pour la Génération Z et les Millennials qui utilisent TikTok plus que Google pour poser des questions.
Attention néanmoins aux sérieux problèmes de confidentialité liés à la Chine, à la désinformation, et aux impacts psychologiques des “likes”. On parle de plus en plus d’une guerre digitale d’influence.
- 📈 Les chiffres clés du marketing SaaS 2022
Swipefiles vient de partager une étude sur l’état du marketing SaaS 2022. Les répondants ont été interrogés sur des thématiques précises comme : “qu’est-ce qui décrit le mieux votre marché principal » ; “avec combien d’agences marketing travaillez-vous » ou encore « quel marché cible représente le mieux votre clientèle”.
Évidemment, le marché du SaaS est dominé par les États-Unis proposant près de 80% de la vente de logiciels, et l’Europe à peine 10%. En parallèle sur le marché SaaS, les entreprises business représentent 81% des demandeurs de logiciels, et les indépendants 12%. Pour en savoir plus sur cette étude, le marché cible, les moyens de tarifications et les indicateurs de croissance, consultez le state of Saas marketing 2022.
🤖 L’intelligence artificielle en pleine croissance
Encore une semaine chargée pour le secteur de l’intelligence artificielle. La banque d’images de ShutterStock s’allie avec Dall-E pour vendre des images générées par intelligence artificielle, une première ! De son côté, Microsoft dévoile Designer, son intelligence artificielle de génération d’images qui est disponible sur Microsoft office, Edge et Bing. En parallèle, un regroupement de fondateurs industriels et académiques s’allient pour créer le futur du label franco-allemand sur l’intelligence artificielle de confiance responsable. Ces évolutions rapides font évoluer l’écosystème de l’intelligence artificielle et Fred Cavazza nous partage la révolution dans les médias et la publicité grâce aux intelligences artificielles génératives.