RnD Café ☕️ – #297
L’édito
Exponentialité
Bonjour à toutes et à tous.
Place désormais à l’exponentialité, cet état où l’accélération n’est plus linéaire…
Et c’est ce que l’on ressent à la lecture de tous les articles cette semaine sur l’intelligence artificielle (majoritairement via ChatGPT). Après l’étonnement des premières semaines, place désormais à des analyses orientées « usages » et à des questions plus profondes.
Une étude de One Oxford estime que 47% des métiers pourraient être mis à mal en raison de l’IA. Les étudiants utilisent ChatGPT pour les dissertations (quid d’ailleurs des prochaines méthodes d’évaluation ?), les entreprises pour leur contenu web et promotionnel et les avocats pour des mémoires juridiques.
Et quid dans nos métiers du marketing numérique ? (voir article plus bas).
Accélération toujours… Microsoft confirme l’annonce d’un investissement de 10Md$ de dollars dans ChatGPT pour renforcer Bing, son moteur de recherche (3% de part de marché) et le remplacer par « un dialogue entre l’utilisateur et une intelligence artificielle omnisciente (= réponse instantanée à toutes vos questions) mais aussi démiurge (= possibilité de créer des images, de cloner des voix, …) » selon TTSO.
Google réagit en activant le plan d’urgence et en demandant l’aide de ses fondateurs historiques, Sergey Brin et Larry Page, pour mettre en place une vingtaine de projets liés à l’IA générative. Quant à Meta, ils estiment que « ChatGPT n’est pas si révolutionnaire ».
Quant aux questions ; elle se multiplient : comment garantir la diversité si la création de contenu s’appuie sur un corpus fini, comment s’assurer que l’IA ne relaient pas des fake news (ce qui est le cas dans 80% des requêtes sur des sujets sensibles comme l’Ukraine par exemple en ce moment) ?
Sur le sujet du Metaverse, intéressant article de The Conversation qui dresse un premier bilan un an après les annonces de Meta de recruter 10 000 personnes pour lancer le metaverse maison.
La firme vient de licencier 11 000 employés même si McKinsey évalue à 5000 milliards de dollars le marché en 2030. Les usages ne sont effectivement pas encore au rendez-vous, le matériel encore trop cher, peu ergonomique et plusieurs conditions ne sont pas encore réunies pour que l’audience de masse migre vers ces outils : absence d’inter-opérabilité, manque de fluidité des interfaces (nécessite une plus grande rapidité de calcul mais à quel coût écologique), risque sur la protection des données, gestion de certains troubles physiques de type mal de cœur (cybernétose), expérience utilisateur à simplifier.
Et dans ce contexte, le métaverse de Meta vient de connaître sa première grève : des créateurs de contenus qui s’opposent au fait que la plateforme pousse ses propres contenus/événements en priorité.
Sur ce, respirez, bonne lecture et bon week-end.
A retenir cette semaine
L’IA, futur du marketing et de la communication ou nouvel outil de productivité ?
Alors… Quid des usages de l’intelligence artificielle dans les domaines de la communication et du marketing. Elle est d’ores et déjà capable de générer des contenus, d’analyser des données, d’aider à la prise de décisions… Dans un futur proche, quels seront les impacts dans nos métiers ?
Le processus de création de contenus par les professionnels de la communication pourra être facilité par l’IA grâce à l’automatisation de certaines tâches : suivi et analyse des réseaux sociaux, construction d’un calendrier éditorial, planification automatique, montage vidéo, création de sous-titres pour les vidéos, rédaction et envoi de mail personnalisés, suivi et analyse du trafic d’un site web…
Selon une étude eMarketer, les professionnels du marketing testent ou utilisent actuellement une IA en association avec leur marketing automation pour les Ads (32%), la personnalisation d’emails (32%) ou encore l’analyse prédictive (18%). L’expérience client est, elle aussi, concernée avec l’utilisation grandissante des chatbots.
Du coup, quelle stratégie bâtir sur l’IA en 2023 ?
- Recenser vos besoins : les tâches les plus exigeantes en termes de temps et de ressources, celles qui peuvent être automatisées.
- Choisir votre solution IA parmi une large offre et l’implémenter (l’entraînement, l’intégration dans vos systèmes, la planification de tests d’efficacité).
- Déployer votre stratégie IA en formant vos équipes (utilisation et suivi de résultats) et… l’intégrer dans votre stratégie de confidentialité des données personnelles.
On le voit déjà avec les outils actuels, l’implémentation de solutions basées sur l’intelligence artificielle devient (est déjà ?) une nécessité. Une grande entreprise s’apprête ainsi à tester dans les prochaines semaines ChatGPT entrainé sur ses contenus propres… Quel meilleur moteur de recherche interne ?
Pour autant, en 2022, 54% des cadres du monde entier estimaient que leur entreprise ne dispose pas de l’expertise et du talent nécessaires pour mettre en œuvre l’IA. On peut compter le manque de ressources, de sensibilisation, de formation et d’adhésion comme autres freins.
Néanmoins, 20% des cadres du monde entier déclarant qu’elle sera « essentielle » à leurs fonctions professionnelles d’ici 2025 selon un rapport du MIT.
En bref (ou presque)
🗣️ L’Account Based Marketing (ABM), une pratique qui est montée en flèche en 2022
Account based marketing ou account based experience sont deux pratiques aux enjeux importants pour les entreprises de BtoB dans le monde. En deux mots, ABM signifie « gestion de comptes clés » ou « marketing de comptes clés ». Il s’agit d’une stratégie de marketing qui vise à cibler et à personnaliser les efforts de marketing et de vente pour les comptes clés ou les clients les plus importants d’une entreprise. Selon la nouvelle étude d’ABM Expérience sur l’année 2022, 70% des marketeurs BtoB estiment que l’ABM influence aujourd’hui les stratégies marketing des entreprises et 47% des entreprises auraient d’ailleurs augmenté leur budget ABM/ABX en 2022. Seul frein à la mise en pratique des processus : un manque de data et d’expertise interne.
🛍️ Retail : la digitalisation continue
Retour sur l’édition 2023 du Retail’s Big Show de la National Retail Federation à New York. Une chose est sûre, le retail se digitalise de plus en plus et sous forme de plateforme (Retail as a service) : vente d’un bien, d’un service avec un abonnement, promotions massives y compris pour diminuer les problématiques liées au stockage. Du côté économie durable, les marketeurs auront beaucoup plus de mal à vendre un retail plus cher pour de meilleurs produits face à une clientèle qui s’inquiète plus pour son porte-monnaie restreint.
👀 Placement de produit oui, mais pas là où vous le pensez
La semaine dernière, nous évoquions l’importance du placement de produit, loin de viser les influenceurs qui vont connaître un futur plus incertain avec un encadrement de la loi qui se durcit, mais plutôt avec la mise en avant des produits dans des séries télévisées ou émissions.
💬 L’IA est le droit ?
La présence de l’IA dans les arts fait polémique et les questions sur les droits d’auteurs se montrent plus pressantes face à l’affaire Getty Images contre Stability AI. D’un autre côté, la présence même des IA comme appui des avocats à la cour laisse à s’interroger sur la nécessité de leurs utilisations dans des métiers dits humanistes.
🍪 Mettre fin aux cookies ?
Face à la pression de l’ONG Noyb, l’ensemble des CNIL européennes cherche à harmoniser ses procédures pour rendre le refus des cookies aussi facile qu’un simple “non”. Pour cela, le Comité européen de la protection des données (CEPD) a adopté un rapport datant du 17 janvier 2023 qui synthétise l’ensemble des réponses aux questions sur les bannières cookies.