RnD Café ☕️ – #311

TEXT TO TASKS

Bonjour à toutes et à tous.

Encore beaucoup de sujets au cours de ces quinze derniers jours.

La grosse annonce concerne l’amende record infligée par la Cnil irlandaise à META. Anticipée et détaillée par Nicolas Malo, en voici une rapide synthèse.

La sanction record de 1,2 milliard d’euros (cela aurait pu être pire car elle ne représente que 1% du CA de META alors qu’elle aurait pu monter à 4%) pour transfert non conforme des données personnelles de ses utilisateurs européens vers les États-Unis, révèle des failles dans l’utilisation des clauses contractuelles.

META doit cesser de s’appuyer sur celles-ci avant le 12 octobre, et déplacer ou supprimer les données personnelles des utilisateurs européens stockées aux États-Unis avant le 12 novembre, ce qui souligne l’urgence pour les négociateurs européens et américains de finaliser un nouvel accord. 

Gros impacts en vue et pas que chez META. Il est d’ailleurs possible que cela soit ce contexte qui ait poussé Google à ne pas rendre accessible son nouveau chat bot issu de l’IA (Bard) en Europe le temps de se conformer au RGPD.
 

Côté IA justement… Quelles sont les nouvelles ?

A l’heure où les principales annonces renforcent le principe de « text-to-task » (demander à l’intelligence artificielle de réaliser des tâches), les principaux acteurs continuent à s’interroger sur leur responsabilité et à l’instar de Sam Altman, président d’open AI, interrogé par le Sénat de recommander une régulation gouvernementale. Le même qui a indiqué hier au Président Macron que « le projet actuel de texte européen est trop régulateur (et il pourrait amener OpenAI) à quitter le territoire européen ».
 

A moins que cela ne soit encore une stratégie pour réduire la concurrence. Les grandes entreprises comme OpenAI ont les ressources nécessaires pour se conformer à toutes les réglementations, tandis que les petites entreprises et les projets open source, concentrés sur le développement de la technologie, peuvent être entravés par la complexité et le coût de ces réglementations. L’établissement d’une agence pour licencier toute technologie d’IA pourrait créer un obstacle majeur à l’entrée, favorisant ainsi OpenAI et d’autres grandes plateformes, mais possiblement freinant l’innovation. 

Open Ai -encore eux- a lancé son application iOs la semaine dernière (accessible depuis la France depuis hier). Version Android en cours.
 

Mais la grosse nouvelle, c’est l’ouverture en France de l’accès aux plugins. Nous en avons déjà parlé ici. Il s’agit de petits modules qui viennent ajouter des fonctionnalités à ChatGPT (liste des 78 à date ici).
 

C’est un sujet dont les marques devraient s’emparer. En d’autres termes, permettre aux utilisateurs de ChatGPT d’accéder au contenu d’une marque comme par exemple organiser son voyage avec Expedia ou Kayak… On suit cela.

Chez Microsoft : la firme de Redmond annonce copilot pour début juin intégrant l’IA dans Windows11 et dans votre suite Office. Les créatifs ne sont pas en reste : Microsoft Designer est un outil IA qui crée des designs professionnels en répondant à vos commandes vocales et offre des fonctionnalités d’assistance à l’écriture, de remplacement d’arrière-plan, d’effacement et de remplissage grâce à l’IA.

Chez Adobe, je pense que vous êtes nombreux à avoir vu tourner la vidéo montrant les évolutions dans Photoshop avec Firefly.

En terme de post-production, les dernières annonces sont aussi bluffantes.

Voir également cet article sur le text-to-video si le sujet vous intéresse. 

Mais au-delà de ces annonces, si vous souhaitez continuer à prendre du recul, -cela devient une habitude ici- n’hésitez pas à vous plonger dans les articles objectifs et factuels de Fred Cavazza : Quels scénarios d’adoption pour les IA génératives ?

Et du côté des marques, comment s’emparent-elles de l’IA ?

La dernière campagne Coca Cola a beaucoup tourné sur les réseaux. C’est une combinaison de film, de 3D et de Stable Diffusion, un modèle d’intelligence artificielle de deep learning qui convertit le texte en images.

Avec la fête des mères qui approche, 1-800-Flowers a lancé une fonctionnalité appelée « MomVerse » utilisant ChatGPT, qui crée des poèmes et chansons uniques pour les destinataires. L’entreprise a également organisé son premier événement de shopping en direct, tout en explorant l’intégration de l’IA et en offrant des cours en ligne. Selon le PDG, Chris McCann, ces nouvelles technologies permettent de mieux engager les clients, favorisant ainsi les achats et la fidélisation. L’entreprise envisage également d’explorer l’intégration vocale à l’avenir.
 

On voit aussi des acteurs verticaux qui apportent des solutions pour un secteur en particulier ici avec un chatbot dédié aux professionnels du tourisme.
 

Côté pratique, nouveau tour d’horizon sur les usages qui peuvent vous donner des idées.
 

• Usages en Marketing, 14ème mise à jour
• Toujours de bons exemples de prompts (le nom donné aux consignes à donner l’IA)
• Comment un designer a utilisé l’IA pour créer intégralement une identité de marque ?
• Sur la productivité, encore une étude qui tourne démontre un gain de temps d’environ 35%.
   

Et pourtant… selon une étude TALAN/IFOP relayée par Benoit Raphael, 72% des personnes interrogées estiment ne pas avoir les connaissances suffisantes pour utiliser l’IA générative. A commencer par les règles de sécurité à suivre dans votre entreprise (à lire chez 24pm). 
 

La formation est donc plus que jamais le nerf de la guerre. C’est le moment d’apprendre (comment ?) et si besoin d’aide, nous ne sommes pas loin.

Et pour finir, côté Web3, nous le redisons (et nous ne sommes pas les seuls) n’enterrons pas trop vite les metaverses. Fred Cavazza les renomme à juste titre media immersifs.

A noter un nouvel exemple de programme de fidélisation qui ouvre grâce aux NFT et un nouvel horizon pour le CRM. C’est Yves Saint Laurent Beauty qui s’y est lancé. Les NFT ont été utilisés pour les collections de parfums Black Opium, offrant des avantages et des éditions limitées aux acheteurs. L’objectif est de diriger les acheteurs vers les canaux de vente de YSL Beauty et de différencier l’expérience client en ligne de celle des détaillants tiers. Les ventes de NFT ont permis d’obtenir des enseignements précieux pour l’acquisition future de clients.
 

Sur ce, très bon week-end à vous !

Pas de newsletter la semaine prochaine pour cause de déplacement avec l’IHEDN. Rendez-vous le vendredi 9 juin. D’ici là, portez-vous bien.

L’article de la semaine

Quel avenir pour le référencement naturel (SEO) ?

Très bonne mise en perspective par Magma la semaine dernière sur un sujet qui est devenu un marronnier : le SEO est-il mort ?

Pour être là depuis quelques décennies… (et oui), cela fait plus de vingt ans qu’on nous assure que le SEO est mort (voir cet excellent tweet). Alors, cette fois-ci avec ChatGPT, est-ce que c’est la bonne ?

Avec 3,7 milliards de requêtes sur Google par jour et une croissance de 10% chaque année, le volume est là et les habitudes évoluent certes, mais moins vite qu’on pourrait le croire.

Pour autant, évidemment, et sans offenser nos amis autruches, il serait peu professionnel de ne pas voir les (r)évolutions actuelles et de faire comme si de rien n’était.

Lors de sa conférence annuelle des développeurs il y a 15 jours, Google a annoncé le lancement de PaLM 2, son nouveau modèle de langage similaire à GPT d’OpenAI. Cette démarche s’inscrit dans une tentative de concurrencer Microsoft et OpenAI dans le domaine de l’IA générative, et non sans succès, car cette annonce a augmenté la capitalisation boursière d’Alphabet de $131 milliards. 

Pour l’instant, Google limite l’intégration de l’IA générative à un encart au-dessus des résultats de recherche traditionnels, qui restent en place.

Le CEO, Sundar Pichai, affirme que Google continuera de diriger le trafic vers les sites web. Voir les détails ici.

À noter chez les concurrents (Microsoft) que depuis hier matin, pour les beta testeurs de ChatGPT, vous pouvez utiliser le moteur BING directement dans l’interface pour que ChatGPT aille se connecter au web.

OK, mais concrètement, quels sont les axes de travail avec l’arrivée de l’IA générative pour les stratégies SEO des marques ?

Trois aspects sont à considérer pour s’adapter à cette nouvelle réalité, connue sous le nom de Search Generative Experience (SGE) :

1. On garde les fondamentaux avec les 4 axes de travail classique : Mettre l’accent sur l’Expérience, l’Expertise, l’Autorité et la Confiance (EEAT) en créant du contenu fiable et informatif, soutenu par des sources de confiance. Les recommandations incluent de proposer des contenus interactifs et engageants comme des guides, des comparaisons, des avis et des éléments visuels attrayants.

2. Prioriser le côté social et conversationnel pour créer une connexion humaine avec l’audience. Google a également annoncé l’introduction de fonctionnalités annexes comme Perspectives qui affiche du contenu provenant de forums et de médias sociaux. Les marques sont encouragées à personnaliser leurs contenus pour se démarquer des contenus générés par des machines.

3. Utiliser de nouveaux outils de référencement et de création de contenu tels que ChatGPT ou autres. L’automatisation des tâches répétitives est également possible grâce à des agents d’IA.

Et… restons, comme toujours, en veille et appréhendons l’IA comme un outil : développer rapidement du contenu de haute qualité en expérimentant, utiliser le langage naturel pour poser des questions sur vos données, automatiser vos flux de travail, etc…
 

Nous suivons tout cela pour vous et n’hésitez pas à nous solliciter. 

En bref (ou presque)

• 🌐 Retail Media : ça continue

Nous avons abordé le sujet du retail media dans la newsletter précédente, mais saviez-vous que les utilisateur du Retail Media sont de plus en plus nombreux ? 73% des entreprises du retail qui investissent dans le RMN (Retail Media Network) vont augmenter leur part de budget dans ces outils. Selon elles, les avantages sont de l’ordre de la performance, de la transparence et d’un accès à des clients qu’elles n’auraient jamais pu atteindre en temps normal. Les seuls bémols sont dans les reportings qui sont encore à améliorer. 

• 🍪 Les cookies ? Plus beaucoup n’en veulent…

Évolution des pratiques du web en matière de cookies : la CNIL évalue l’impact de son plan d’action (2022). Seulement 32% des personnes interrogées ont trouvé suffisantes les informations données sur le suivi de la navigation via les cookies. Cela a d’ailleurs conduit les 68% restants à agir directement sur le suivi des cookies lorsqu’ils sont sur un site, avec près de la moitié des interrogés (49%) qui ont déclaré paramétrer les cookies selon leur convenance. Chiffre à retenir : 59% des utilisateurs acceptent les cookies.

Google a d’ailleurs annoncé que 1% des utilisateurs de Chrome ne pourront plus utiliser de cookies tiers dès le premier trimestre 2024.

• 📈 Perdu parmi tous les KPIs de l’attention ? Explications

Essayer de comprendre les calculs et les différences entre tous les KPIs qui se basent sur l’attention des internautes (pub), peut vite devenir un cauchemar. “L’attentive rate/Viewed rate” ce qui est réellement vu par l’internaute et la durée d’attention moyenne sont deux KPIs très importants. Une fois ces deux établis, ce qui est réellement intéressant est de calculer l’APM : pendant combien de temps en moyenne votre cible regarde votre publicité sur les réseaux pour 1000 impressions diffusées.

Pour retrouver tous les détails et conseils à ce sujet c’est ici. 👈

• ⏳ Mails & Réunions : ce qui nous fait perdre notre productivité

Selon Microsoft, relayé par le Wall Street Journal, les salariés perdraient 2 jours dans des réunions et sur des mails à foison ! Résultats : une perte dans la productivité et l’innovation notamment à cause de la multiplication des outils. Encore un sujet pour l’IA…

• 📱TikTok banni ? Pas pour les utilisateurs

TikTok a dépassé pour la première fois YouTube en temps total par mois passé sur le réseau social avec 23,5 heures par mois en moyenne pour un utilisateur. Même si les questions concernant la protection des données (et l’ingérence du gouvernement chinois et là aussi) sont toujours au premier plan, cela n’empêche pas le plébiscite de millions d’utilisateurs dans le monde pour ce réseau.