RnD Café ☕️ – #379
CONTENT IS KING… (encore plus)
Voici les trois points que je retiens de cette semaine.
- Les agents IA.
Open AI annonce OPERATOR, une avancée significative dans le « Computer Use ». Qu’est-ce que c’est encore que ce truc ? Je vous explique cela.
- Le contexte international et les répercussions potentielles sur nos métiers : innovation, souveraineté, choix des outils…
- Il va falloir accélérer en 2025 sur la création de contenus au risque de devenir invisible. Mais de manière stratégique et structurée.
Bonjour à toutes et à tous.
Les Agents Intelligents
Troisième semaine d’affilée que nous en parlons (mais je vous avais un peu prévenu…).
Open AI a lancé hier (vendredi 24) une nouvelle fonctionnalité appelée OPERATOR (voir la démonstration ici) (accessible via l’abonnement à 200$/mois et non encore disponible en Europe.
C’est clairement une avancée de plus dans le monde des Agents IA (voir les ressources plus bas pour bien comprendre le concept). En deux mots, un agent n’est pas l’automatisation d’un process ; c’est la méthode pour atteindre un objectif, un résultat de manière plus autonome, c’est-à-dire que l’agent va construire son raisonnement pour atteindre le résultat attendu.
OPERATOR n’est pas radicalement nouveau en termes de principe. On parle de COMPUTER USE.
Dit autrement, l’agent prend contrôle de votre navigateur pour réaliser des tâches. C’est le chatbot CLAUDE édité par Anthropic qui a tiré en premier en octobre dernier (voir le RnD Café #368).
Ok, concrètement… à quoi ça sert ?
OPERATOR peut naviguer sur le web et remplir des formulaires. Il est capable d’analyser des PDF et de gérer des réservations.
Regardez comment commander des baskets, chercher une recette et commander des ingrédients, choisir votre papier peint, jouer à Magic…
Qu’en retenir ?
Pour l’instant, c’est encore lent et peu exploitable tel quel. Mais souvenez-vous de l’adage bien connu : « ce que vous voyez aujourd’hui est le seuil minimum de ce qui arrive ».
La sécurité, quant à elle, va s’imposer comme un enjeu vraiment à ne pas sous-estimer.
Et enfin, sur le plan marketing, ces avancées soulèvent de nombreuses questions sur nos usages et nos stratégies à venir.
Par exemple ? Très bonnes questions soulevées par Julien Vottero. Et si vos leads, clics et conversions n’étaient plus uniquement le fruit d’interactions humaines ? Alors, comment évaluer une campagne quand une partie des actions provient de machines ? Peut-on encore se fier à des KPI conçus pour des humains ?
Et de toute façon, qui va encore remplir des formulaires quand on pourra tout faire plus vite à la voix ?
À ce propos, avez-vous vu la fonctionnalité déployée par Doctolib pour les médecins : « Oubliez la prise de notes, regardez votre patient dans les yeux.«
Bref, de gros chantiers hyper intéressants sur l’avenir de nos interfaces sur les sites :
- plus de moteur de recherche mais des chatbots (texte et voix)
- plus de formulaires mais des chatbots (texte et voix)
- plus de site ? 🤣, non je ne le crois vraiment pas. Votre site est votre MEDIA. On en reparlera 😅
Rapidement, quelques autres infos de la semaine sur les agents ou automatisation.
Vous n’êtes pas développeur mais vous avez entendu parler des IA qui codent (avec plus ou moins de réussite)… regardez cette vidéo.
- Perplexity Assistant : un nouvel assistant IA débarque sur Android
Perplexity lance un assistant IA pour Android capable d’aider dans les tâches quotidiennes : rappels, recherches locales, ou encore actions sur plusieurs applications, tout en gardant le contexte entre les tâches. Gratuit et disponible en 15 langues, l’outil est prometteur.
- Les ressources de la semaine
– Qu’est ce qu’un agent, qu’est-ce qu’il n’est pas : formation vidéo en anglais (1h)
– Comprendre une automatisation (ici une veille sur l’IA)
Réflexions sur les contenus
Deuxième point de la semaine : la façon dont nous allons concevoir notre stratégie de création de contenus doit impérativement évoluer.
Le mot du moment c’est REPURPOSING.
Le « repurposing » est une stratégie de marketing de contenu popularisée par Gary Vaynerchuk (Gary V) depuis 2016-2017. Elle consiste à transformer un contenu existant pour l’adapter à différentes plateformes et formats, maximisant ainsi son impact.
Principes clés :
- Création d’un contenu pilier substantiel
- Fragmentation en micro-contenus
- Distribution multiplateforme
- Adaptation aux spécificités de chaque plateforme
C’est une méthode vraiment efficace car elle assure une présence cohérente, optimise la portée du contenu, permet de toucher diverses audiences en réduisant les coûts de production.
Donc ce n’est pas nouveau mais l’IA donne un sacré coup de boost :
- Génération de variations rapides du contenu
- Personnalisation selon les préférences de l’audience
- Optimisation du timing de publication
- Analyse détaillée des performances
- Traduction et localisation facilitées
De plus en plus de méthodes d’automatisations sont partagées et nous en testons et développons quelques-unes.
Quelques exemples :
- Axelle Malek montre comment elle génère 41 vidéos TikTok à partir d’une vidéo de 1h
- Mory Fodé Cissé explique comment générer un podcast à partir de contenus (ce que fait NoteBookLM de Google) mais avec plus de personnalité…
- Et beaucoup d’autres cas…
Pour conclure sur ce sujet :
- Très bon article qui résume l’enjeu du contenu : Les gens suivent les gens, pas les marques. Les nouvelles règles du marketing de contenu
- Les publics préfèrent les personnalités authentiques aux marques.
- Les influenceurs internes et externes sont cruciaux pour établir la confiance.
- Le contenu vidéo et les contenus avec des vrais partis pris génèrent plus d’engagement.
- Laissez tomber les livres blanc creux et miser tout sur l’authenticité et des contenus humains.
- Des ressources
GÉOPOLITIQUE DU NUMÉRIQUE
3ème et dernier sujet mis en avant cette semaine qui vous paraît peut-être éloigné de nos questions du quotidien… et pourtant…
Dans le calendrier de l’avent (ok… on est en janvier) de l’administration Trump avec une information par jour (!), cette semaine nous avons eu STARGATE.
Alain Garnier vous raconte tout ici.
Un investissement de 500Mds$ avec Open Ai, Softbank (banque japonaise), Oracle, pour développer des datacenters et sécuriser son avance sur l’intelligence artificielle générale (AGI). Ce plan vise à construire une barrière technologique et financière inédite pour maintenir la domination US face à une concurrence féroce. (À lire ici).
Elon n’y croit pas (!)… (certes soutien de Trump mais concurrent d’Open Ai… vous suivez ?)
Alors bien sûr, la compétition continue à se durcir entre les US, la CHINE et nous… loin derrière.
Côté chinois justement.
Nous avons parlé la semaine dernière de DeepSeek, le LLM chinois. Il se hisse cette semaine à la 3ᵉ position du benchmark Arena. Même si, comme chaque benchmark, ce dernier n’est pas exempt de défauts, c’est la première fois qu’un modèle Open Source (et qui plus est non américain) atteint une telle place dans le classement. Benoît Raphaël nous rappelle en outre qu’il n’a été développé qu’avec un budget de seulement six millions de dollars (voir les coûts des concurrents ici).
Quelle est la recette ? « Des jeunes chercheurs locaux plutôt que des stars internationales, et un travail acharné sur l’architecture plutôt que la puissance brute.«
Attention, les données sont stockées en Chine, et même si vous l’utilisez en local, nous manquons encore un peu de recul. Discussion cette semaine avec un expert : « Même si vous êtes en local, si vous utilisez DeepSeek pour coder, relisez minutieusement votre code afin qu’il ne crée pas discrètement de petites portes dérobées. » Les audits sont en cours…
L’impact pour nous :
- Quels outils allons-nous utiliser (pouvoir utiliser) ?
- Quid de notre souveraineté ?
Jetez un coup d’oeil à cet article, publié par NOYB (None Of Your Business)*, l’organisation fondée par Max Schrems, qui traite des récents développements concernant le « Transatlantic Data Privacy Framework » (TADPF) entre l’UE et les États-Unis.
Voici les points clés :
- Le TADPF est menacé par les actions de l’administration Trump, notamment la potentielle paralysie du Privacy and Civil Liberties Oversight Board (PCLOB).
- Sans un PCLOB fonctionnel, la base légale du TADPF est compromise, ce qui pourrait rendre illégal l’utilisation de services cloud américains par les entreprises et organisations européennes.
- L’article souligne la fragilité de l’accord, basé sur des promesses exécutives plutôt que sur des lois solides.
- Trump a signé un décret exécutif pour réviser toutes les décisions de sécurité nationale de Biden dans les 45 jours, ce qui pourrait affecter davantage le TADPF.
- NOYB critique la Commission européenne pour avoir poussé cet accord instable, mettant potentiellement les entreprises européennes dans une situation juridique précaire.
- L’article conclut en soulignant l’importance pour les organisations européennes d’avoir un plan de contingence pour héberger leurs données en Europe.
*NOYB, fondée par Max Schrems, est une organisation non gouvernementale autrichienne qui se concentre sur la protection de la vie privée et des données personnelles. Elle est connue pour ses actions en justice contre les grandes entreprises technologiques et pour son rôle dans l’invalidation des précédents accords de transfert de données entre l’UE et les États-Unis.
Sur ces sujets complexes (car ils impactent aussi nos choix, ne l’oublions pas), deux regards intéressants :
- Tariq Krim : Petit guide de la souveraineté numérique qui plaide pour une stratégie de résilience numérique, le soutien aux alternatives européennes, notamment open source, et une protection accrue de l’intégrité numérique des citoyens, tout en appelant à notre propre vision du numérique plutôt qu’à une simple imitation des modèles américains.
- Carlos Diaz : Les États-Unis, ce faux-ami… ou comment imaginer une transformation de l’approche française envers les États-Unis, privilégiant une diplomatie subtile et une adaptation intelligente plutôt qu’une opposition frontale ou une soumission aveugle.
À suivre :
- Lucie, un nouveau LLM français prometteur découvert par Raphaël Richard au Paris Open Source AI Summit : 100 % français, léger, conforme AI Act, éthique, transparent, open source, adaptable, multilingue… À vous de juger (soyez patients pour la liste d’attente).
- Les 5 sujets juridiques à suivre par Betty Jeulin
- Application du Règlement européen sur l’intelligence artificielle (RIA)
- Évolution du droit d’auteur pour les créations assistées par IA
- Protection des données d’entraînement et « données fraîches »
- Renforcement de la protection des données personnelles (image et voix)
- Durcissement du droit de la concurrence dans le secteur de l’IA
Et sinon ?
Les comptes rendus des salons
- CES : le retour sur 6 thématiques dont l’IA, la mobilité, la santé, les maisons intelligentes, le marketing hyperpersonnalisé…
- Le NRF Big Show 2025, organisé du 12 au 14 janvier à New York, a réuni plus de 40 000 participants de 100 pays et 6 200 marques, confirmant son statut de plus grand événement mondial du retail.
- Les thèmes clés incluaient l’IA générative, transformant personnalisation et efficacité, le commerce unifié fusionnant expériences physiques et digitales, ainsi que le rôle croissant du commerce social et de la durabilité.
L’accent a également été mis sur les attentes des générations Z et Alpha, et sur l’importance d’offrir des expériences immersives et engageantes aux consommateurs. À lire chez Optimal Ways.
CRÉATION, OUTILS
- Les outils créatifs continuent d’enrichir leurs fonctionnalités. Qui gagnera la bataille du Combo ultime (c’est-à-dire toutes les fonctionnalités en un seul outil ?).
Freepik ? À voir ici.
- Netflix se lance dans les outils de génération vidéo.
- MidJourney lance les moodboards plus des tips pour gérer les perspectives.
- Et toujours tout suivre sur les derniers outils avec la newsletter GENERATIVE de Gilles Guerraz.
AVATARS
- Heygen rajoute la fonction permettant de rajouter des mouvements à vos avatars : gestes, mouvements de caméras…
EXERCICES PRATIQUES
- Vous en êtes où dans vos prompts ?
- La maîtrise des prompts est une étape indispensable à l’adoption de l’IA générative par Fred Cavazza
- Un guide pour Gemini (qui se déploie chaque semaine un peu plus dans la suite Google)
- L’anatomie d’un prompt o1 par Jean-Baptiste Berthoux.
- Êtes-vous poli avec votre chatbot ? Le faites-vous compatir à vos problèmes ? Vous devriez… +115% de performance 😅. Cela s’appelle l' »Emotional Prompt » et c’est expliqué ici. Les LLM ont beaucoup été entraînés sur des forums humains. De là à dire que les forums où les gens sont polis sont plus riches en information ? Vous avez 2h.
PUB & Créations
- Hugo Boss s’y met et utilise l’IA pour créer des images et des vidéos de produits sur ses sites e-commerce.
VEO2, l’outil de génération vidéo de Google (pas encore accessible chez nous) donne des idées aux créatifs :
- Fausse PUB Porsche par Lászlo Gaál (qui n’en est pas à son premier d’essai) mais surtout faux Making Off – sauf son interview – (et sacré pied de nez). À regarder !
- Deux courts métrages à ne pas louper également : Terms & Conditions (6’25 ») et Steps Dance (N&B)
SEARCH
- Attention à ne pas tomber dans la potion magique de l’IA pour vos contenus. Google le voit et on en a la preuve. Authenticité on vous dit…
- AEO, LLMO, quels que soient les acronymes, cela fait plusieurs mois que le sujet de votre positionnement dans les chatbots est le nouveau gros challenge. Ethan Mollick a fait quelques expériences. Les comportements diffèrent.
Pour les cours de Bourse, Claude utilise Yahoo Finance, Operator (ChatGPT) fait. une recherche BING (Microsoft -> encore actionnaire d’Open AI). Pour acheter des fleurs, Claude va directement vers une marque connue aux US (1-800 Flowers), Operator va sur les premiers résultats de BING.
Et pour finir, il est encore temps en janvier de faire une rétrospective 2024.
Le résumé des temps forts Marketing 2024 de Mark Ritson (repéré chez Laura Bokobza) : 1h mais super intéressant (et sans langue de bois) et un retour sur l’impact de la pub Coca en IA.
Bon week-end et bonne semaine à toutes et à tous.
Offre Acculturation et Mise en Pratique IA
Depuis quelques mois, nous accompagnons des dirigeants, des comex et désormais des équipes pour :
- Comprendre simplement le fonctionnement de l’IA générative, ses forces et ses faiblesses. En deux mots : se faire un avis objectif et savoir en parler.
- Analyser des cas usages propres à chaque fonction de l’entreprise dont le marketing et les RH.
- Identifier des tâches et process, sources de gains de productivité et de performance afin de mettre en place très concrètement les outils nécessaires (développement de POCs).
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