RnD Café ☕️ – #322
Où l’on reparle de souveraineté numérique
Les débats sur l’intelligence artificielle et ses impacts dans notre secteur s’affinent. Quatre axes à relever cette semaine :
1. Quelle place au régulateur et à la norme ?
2. Pourquoi une organisation doit-elle adopter l’IA (Intelligence Artificielle) ?
3. Comment le faire ? Les retours d’expériences émergent
4. Et toujours beaucoup d’annonces…
Sur le premier point, le gouvernement vient de publier un avis sur la souveraineté numérique.
Dix points à retenir.
- Cartographie et conformité des données sensibles au sein des administrations
- Rôle accru des préfets pour assurer l’hebergement dans le cloud souverain.
- Soutien aux petites entités pour l’hébergement des données.
- Simplification des marchés publics pour les solutions souveraines.
- Propositions du CSF (comité stratégique de filière) Numérique de Confiance pour des solutions intégrées.
- Plaidoyer pour des lois européennes favorisant la tech locale. Buy European Act, Small Business Act
- Feuille de route nationale sur la souveraineté numérique.
- Budget dédié à la souveraineté numérique.
- Conseil de défense pour la stratégie numérique.
- Supervision par le Premier ministre des enjeux de souveraineté.
Au niveau européen, la présidence espagnole de l’UE alerte sur la dépendance aux services cloud non-européens, notant que seulement 14% de ces services sont européens. Ce manque d’autonomie présente des risques de sécurité et de divisions entre États membres. Les entreprises étrangères pourraient exploiter cette dépendance pour accéder à des données sensibles ou perturber des systèmes vitaux. La question posée ici : votre entreprise prend-elle des mesures pour réduire cette dépendance dans sa stratégie RSE ?
Tariq Krim est pessimiste, notamment sur l’inflation des normes. Il affirme que la bureaucratie tue qui l’innovation.
Sur ce point, mercredi matin, lors d’une table ronde à l’Institut Montaigne sur l’IA, Guillaume Avrin, coordinateur de la stratégie nationale pour l’intelligence artificielle, confirmait que la France était bien seule (avec le Danemark) pour essayer de faire en sorte que l’IA Act européen ne tue pas toute innovation au regard du poids imposé par les normes. Mais où mettre le curseur ?
Exemple concret : vous êtes un assureur qui propose une assistance médicale. L’un de vos assurés a besoin d’assistance et appelle votre centre. Vous travaillez avec des médecins indiens. Vous utilisez un système de traduction simultané comme DeepL (avec beaucoup d’IA) qui permet au patient et au médecin de communiquer en temps réel. L’une des traductions est erronée. Le diagnostique s’en retrouve faussé. Votre patient meurt. Qui est responsable ?
De l’autre côté de l’Atlantique, le procès Google pour son abus de position dominante dans la recherche entame sa deuxième semaine. Voir le résumé de la première semaine ici. Difficile d’imaginer un statu quo et que cela n’aura pas d’impacts pour nos métiers. On suit donc cela.
Deuxième sujet : faut-il adopter l’IA dans nos organisations ?
Sur ce point, un article a beaucoup circulé cette semaine.
Ses études commencent à montrer qu’au delà de certains gains en termes de productivité, nous y gagnerions aussi en qualité. Nous en avions déjà parlé au printemps avec cette étude du MIT.
Au BCG, l’IA est un booster :
- tâches achevées 25,1% plus vite et qualité des résultats améliorée de 40%.
- Elle sert aussi de « niveleur de compétence », avec une hausse de 43% pour les moins performants.
Toutefois, l’IA n’est pas infaillible et son efficacité varie selon les tâches. L’expérimentation est donc essentielle pour cerner ses limites.
L’étude propose 8 étapes clés pour que votre organisation avance sur ces sujets :
- Mise en place d’une bibliothèque de prompts
- Nommer un responsable IA
- Créer un canal interne de partage des bonnes pratiques IA
- Tester un projet pilote (ex: chatbot)
- Organiser des ateliers IA (nous sommes d’ailleurs en train d’en mettre en place si vous êtes intéressés)
- Proposer des abonnements à ChatGPT
- Le mettre en page d’accueil de votre navigateur pour développer l’usage
- Et bien sûr : activer le mode confidentialité de ChatGPT
En terme d’adoption, plusieurs constats rassemblés par Andreessen Horowitz : ChatGPT reste le leader incontesté pour le moment, la croissance des outils se fait de manière organique et les utilisateurs sont prêts à payer, l’usage est encore majoritairement sur PC (le mobile tarde).
Côté consommateurs, intéressant de noter, toujours selon Andreessen Horowitz que l’IA pourrait révolutionner la personnalisation en ligne, rendant les services digitaux aussi personnalisés que les interactions en face à face avec des tuteurs ou des médecins. Cette avancée pourrait notamment booster des secteurs encore peu digitalisés comme la santé mentale ou l’éducation, multipliant leur potentiel de marché par 5 à 20.
Plusieurs articles également cette semaine sur l’impact écologique de l’IA notamment sur la consommation en eau pour refroidir les serveurs (jusqu’à 10cl par requête !).
Pour terminer, les points marquants de la semaine.
- ChatGPT annonce la possibilité de générer des images et rentre en concurrence frontale avec Midjourney dont l’expérience utilisateur reste complexe pour beaucoup d’entre nous. A lire ici
- A noter qu’il se crée aujourd’hui 34 millions d’images par jour avec ces outils. En 2023, l’IA a déjà créé autant d’images (15 milliards) que les photographes en 150 ans (de 1826 à 1975).
- De nouveaux modèles sont annoncés quasiment tous les mois. Sur le Benchmark de AlpacaEval, un petit nouveau vient de faire son apparition en battant GPT-4 : WwinLM (open source).
- Google va doper BARD avec le modèle GEMINI qui arrive (l’outil permet désormais d’accéder aux données d’autres services Google, comme Maps, Gmail, Drive ou encore Flights).
- Sécurité encore et toujours : des chercheurs en IA de Microsoft ont laissé fuité par « inadvertance » 38 Tera de données confidentielles
- Microsoft vient d’annoncer le lancement de Copilot (l’IA intégrée dans vos outils Word, PowerPoint, …) pour le 1er novembre.
- Continuez à vous former aux prompts avec ces exemples permettant de vous donner des idées en matière de productivité.
- Enfin, si vous souhaitez comprendre comment une marque comme Carrefour teste l’IA générative dans ses process, voici 13 minutes de vidéo instructives (vu chez Hub Institute).
Passez un très bon week-end et à vendredi prochain.
A retenir cette semaine
Génération Z, TikTok et le Nouveau Visage du Marketing Social
Les équipes marketing doivent s’adapter à cette nouvelle ère dominée par la Génération Z et TikTok, malgré la résilience de Meta.
5 idées à garder en tête.
1. Génération Z et Milléniaux : La Génération Z représente désormais près de 25% des utilisateurs de médias sociaux aux États-Unis, et leur comportement sur ces plateformes (avec une préférence pour TikTok et une aversion pour les publicités payantes) façonnera l’avenir des médias sociaux.
2. TikTok en Ascension : TikTok devrait surpasser Facebook en termes de temps total passé par jour par les adultes américains d’ici 2025. TikTok a également plus d’utilisateurs de la Génération Z aux États-Unis que Facebook ou Instagram. A noter que TikTok Shop vient d’être officiellement lancé aux États-Unis, intégrant des plateformes de commerce électronique majeures comme Shopify, WooCommerce et BigCommerce. Cette initiative positionne TikTok comme un acteur potentiellement important dans le futur du commerce social.
3. Dépenses Publicitaires vers Meta : Malgré le pivot des jeunes utilisateurs vers TikTok, les annonceurs dépensent toujours une grande partie de leur budget publicitaire numérique sur les plateformes Meta (Facebook et Instagram).
4. Influence des Influenceurs : Le marketing d’influence connaît une croissance plus rapide que les dépenses publicitaires sur les médias sociaux, en particulier en raison d’un désir d’authenticité de la part des marketeurs.
5. Échec des Plateformes Textuelles : Les nouvelles plateformes basées sur le texte comme Threads d’Instagram n’ont pas réussi à maintenir l’intérêt des utilisateurs, ce qui suggère un manque d’appétit pour ce type de plateformes.
Et pour reboucler avec nos précédents focus sur les tableaux de bords et différents indicateurs, nous sommes tombés cette semaine sur ces idées pour créer LE reporting Social Media.
En bref (ou presque)
🎯 Optimisation du ROAS sur Google Ads
ROAS pour Return on Ad Spend (combien vous gagnez en fonction du budget achat d’espace). C’est l’un des indicateurs clés. Cet article revient sur les 5 éléments clés pour maximiser le retour sur les dépenses publicitaires : la variabilité de la valeur des ventes (optimiser les conversions à haute valeur et de minimiser celles à faible valeur), le volume des ventes, la durée du cycle de vente, la précision des données et l’infrastructure de données.
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🛒 Stratégies E-commerce pour 2024
Préparez votre plan d’action e-commerce pour l’année prochaine avec ces 5 conseils, notamment en optimisant encore et encore l’expérience utilisateur.
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🔍 SEO : Diagnostiquer les Problèmes E-E-A-T
Un processus de 6 minutes pour identifier et résoudre les problèmes liés à l’Expertise, l’Autorité et la Fiabilité de votre site web.
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📈 Tendances SaaS en 2023
Le rapport de Productiv révèle les principales tendances dans le monde du SaaS : près de 10000$ dépensés par employé dans le SaaS (87 licences en moyenne par société) mais seulement 47% des licences sont effectivement utilisées.
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📝 Modèle de Brief de Contenu ABCD
Un modèle simple mais efficace pour créer des briefs de contenu qui répondent aux besoins de votre audience.
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