LA FOLLE COURSE Bonjour à toutes et à tous. Reprise…
ALERTE DATA Bonjour à toutes et à tous. Si on…
COCORICO Bon… À moins que vous n'ayez passé la semaine…
PING PONG Malgré le score hier, le RnD Café du…

RnD Café ☕️ – #383

ALERTE DATA

Bonjour à toutes et à tous.

Si on m’avait dit il y a 30 ans (!) que travailler dans le web, puis devenir un professionnel du marketing digital, m’amènerait à devoir passer un degree en géopolitique, j’aurais eu comme un doute.

Et pourtant, c’est bien la réalité depuis plusieurs années : entre le RGPD, les interminables polémiques autour de Google Analytics (voir le résumé des épisodes précédents avec la CNIL ici), et maintenant, cette accélération vertigineuse depuis un mois… Ah bon !? Il s’est passé quoi le 20 janvier ?

À mes yeux, voici donc l’un des sujets majeurs de la semaine 👇 . 

Sans jouer les oiseaux de mauvais augure, il mérite notre attention et devrait figurer dans notre tableau des risques.

Nous en parlions fin janvier (RnD Café #378). Avec quelques semaines de recul et d’analyse, Tariq Krim et Fedra Djelassi Pivert en remettent une couche et c’est tout à fait justifié.

En résumé, l’Union européenne et les États-Unis sont en conflit sur la protection des données personnelles

Aujourd’hui, les entreprises européennes peuvent transférer des données aux États-Unis grâce à un accord appelé Data Privacy Framework (DPF).

Souvenez-vous, c’est ce qui nous avait permis de pouvoir à nouveau utiliser Google Analytics – enfin GA4 – pour mesurer la performance de nos sites.

Mais cet accord risque d’être annulé prochainement, car les États-Unis ne respecteraient pas assez la vie privée des citoyens européens.

Pourquoi ? Parce que l’administration Trump a vidé de sa substance un organisme indépendant (PCLOB) qui surveillait l’usage des données par les agences de renseignement américaines et souhaite désormais réévaluer son engagement dans le DPF. Sans ce contrôle, les données des Européens ne sont plus vraiment protégées contre la surveillance américaine.

Comme cela s’est déjà produit en 2015 et 2020 avec d’autres accords similaires, la Cour de justice de l’UE (CJUE) pourrait invalider le DPF dès 2025.

Si cela arrive, les entreprises ne pourront plus transférer aussi facilement des données vers les États-Unis. Elles devront soit trouver des solutions techniques plus complexes (comme le chiffrement), soit utiliser des services cloud européens.

En parallèle, les États-Unis et les grandes entreprises technologiques (Google, Meta, Microsoft…) veulent affaiblir les lois européennes sur la protection des données (RGPD), la concurrence numérique (DMA, DSA) et l’intelligence artificielle (AI Act). 

Pour y parvenir, elles essaient de diviser les pays européens : certains sont plus stricts (France, Allemagne), d’autres plus souples (Irlande, Luxembourg, pays d’Europe de l’Est).

On récapitule :
 

  • Le DPF risque d’être annulé → gros problème pour les entreprises qui transfèrent des données vers les États-Unis.
  • Les États-Unis poussent pour affaiblir les lois européennes sur la protection des données et le numérique.
  • Les entreprises doivent se préparer à adapter leurs infrastructures pour rester en conformité avec la loi.

À lire en détail sur Cybernetica.

Et tout ça dans un contexte où le cloud, quelle que soit sa nationalité, est de plus en plus ciblé par des cyberattaques, touchant aussi bien les entreprises que les institutions publiques. L’ANSSI alerte sur une hausse des menaces, impactant à la fois les fournisseurs de services cloud (CSP) et leurs clients.

RGPD

Deuxième news de la semaine

Grok-3 : Musk rebat aussi les cartes de l’IA

L’autre sujet de la semaine concerne une fois de plus le lancement d’une nouvelle version d’un chat bot (un LLM). Lundi soir, Elon Musk a lancé Grok-3.

xAI frappe un grand coup car ce modèle dépasse GPT-4o et les IA de Google et Anthropic sur la Chatbot Arena (benchmark), confirmant l’accélération de xAI, qui a rattrapé en un an ce que les autres ont mis une décennie à construire (Deepmind 2010). 

Accessible sur grok.com, le modèle propose des fonctionnalités comme « Think » pour le raisonnement avancé et « DeepSearch » pour des recherches approfondies sur le web et Twitter.

Ok, c’est une chose d’avoir d’excellents scores sur un benchmark (le modèle est parfois entraîné dans cet objectif) mais le juge de paix reste le public.

Grok-3 est-il assez performant pour faire basculer les utilisateurs de ChatGPT ou Gemini vers lui ? Trop tôt pour le dire. J’ai lu des avis enthousiastes, d’autres plus sceptiques selon les cas d’usages. 

Diagrammes de benchmarks des outils 
IA

Les autres sujets LLM (Large Language Model ou ChatBots)

La question du choix du bon LLM pour vos outils reste essentielle. Ce débat n’est pas nouveau ; plusieurs plateformes proposent des classements et comparatifs pour aider à s’y retrouver. Mais avec l’accélération actuelle, ces classements évoluent sans cesse, rendant l’analyse encore plus complexe selon les cas d’usage.

OpenAI a partagé cette semaine ses chiffres d’audience : 400 millions d’utilisateurs par semaine (+33 % en moins de trois mois), et ce, malgré l’arrivée de DeepSeek, un compétiteur chinois dont nous avons déjà parlé.

Justement, la Corée du Sud se méfie de DeepSeek. Les autorités viennent de le supprimer de leurs stores, soupçonnant des liens avec TikTok. Des analyses auraient révélé des flux de connexion entre les deux plateformes, alimentant les craintes d’un possible partage de données (source).

Et si la cybersécurité des chatbots vous intéresse, Korben a publié un excellent article expliquant comment des tests ont mis en évidence la présence de code malveillant, même sur des instances open source maîtrisées. Une démonstration claire que l’open source ne garantit pas une sécurité absolue.

En matière d’usage des chatbots, nous ne cessons de le répéter : la vigilance est de mise face aux retours observés. Discernement restera le mot de l’année.

Une récente enquête de la BBC met en lumière les taux d’erreurs réels dans les réponses générées par ChatGPT, Copilot, Gemini et Perplexity sur des questions d’actualité :

  • 51 % des réponses contiennent des inexactitudes.
  • 19 % comportent des erreurs factuelles (dates, chiffres, citations erronées).
  • 13 % des citations de la BBC sont altérées ou inventées.

Sur l’adoption (et ses freins), l’article de Fred Cavazza« L’adoption de l’AI générative ne passera ni par les politiques, ni par les cas d’usage« , apporte un éclairage intéressant.

Il souligne que :
 

  • L’IA générative ne s’impose pas par des directives descendantes ou des cas d’usage rigides, mais par l’expérimentation autonome et une transformation culturelle.
  • Son adoption repose sur l’acculturation et l’autonomie des collaborateurs : combler la dette numérique, prioriser la pédagogie (compréhension des enjeux, prompting) et accompagner le changement sur le long terme.
  • Le développement du Shadow AI – cette adoption informelle et non encadrée par les collaborateurs – oblige les entreprises à repenser leur gouvernance technologique. Une évolution inévitable qui souligne l’importance de l’appropriation individuelle des outils IA.

Formation, formation, formation ! On a une bonne méthode si vous voulez 😅.


Côté outils, 3 points cette semaine

  • Veo 2, l’outil de génération vidéo de Google, a bousculé la concurrence et s’impose aujourd’hui comme l’un des plus aboutis. Jusqu’ici indisponible en Europe… mais ça, c’était avant-hier ! Désormais accessible sur Freepik, les créatifs européens vont pouvoir s’en donner à cœur joie.

  • Jusqu’à présent, combiner plusieurs objets ou personnages dans une seule vidéo générée par IA n’était pas si évident. Kling avait déjà ouvert la voie il y a quelques semaines avec son outil Elements (vous trouverez des exemples dans les précédentes éditions du RnD Café). Mais de plus en plus d’exemples sont publiés et clairement nous allons être submergés de contenus de ce type sur les réseaux.

Exemple 1 de génération de vidéo IA

Exemple 2 de génération de vidéo IA

  • L’édition de vidéos via IA continue de progresser. PIKA dévoile PIKA Swap, un outil permettant de modifier des zones spécifiques d’une image avec précision.

Exemple avec Pika Swap

Pour aller plus loin, découvrez les benchmarks des derniers modèles en Text to Video et Image to Video, ainsi qu’une compilation des meilleurs outils du moment.

Compilation des meilleurs outils IA du moment


AVATARS

Nous suivons toujours ce sujet de près, car il est probable que ces personnages de synthèse envahissent les interfaces et deviennent un mode d’interaction courant entre les marques et leurs publics.

  • ARGIL, société française rentre dans la boucle et dans le contexte actuel nous allons les suivre et les tester sur certains projets.

ARGIL

  • Heygen, le leader US vient d’annoncer des avatars toujours plus expressifs.

Nouveaux avatars Heygen

  • Enfin, comme le rappelait Mathieu Crucq, attention aux avatars que vous utiliserez. Soit il s’agit de personnes réelles animées via l’IA, soit de personnages 100 % synthétiques. Dans le premier cas, assurez-vous de ne pas utiliser des avatars d’humains qui s’ébrouent aussi sur les réseaux plus olé olé comme OnlyFans.


AGENTS

Les agents IA sont partout : cas concrets, tutoriels, publications techniques… On en a parlé plusieurs fois ici, mais clairement, c’est le sujet de l’année. 

Et nous aurons l’occasion d’y revenir notamment pour l’automatisation de certaines tâches.

En attendant, voici un post qui explique bien le concept.

Un agent IA, c’est un programme capable d’analyser des informations, de prendre des décisions et d’agir de manière autonome. Son fonctionnement repose sur plusieurs étapes :

  1. Perception : capter et comprendre les données.
  2. Raisonnement : analyser et choisir la meilleure action.
  3. Planification : définir une stratégie d’exécution.
  4. Exécution : réaliser les actions nécessaires.
  5. Apprentissage : s’améliorer en continu.
  6. Interaction : communiquer avec les utilisateurs et les systèmes.

Explication d'un agent IA


E-COMMERCE

C’est fait ! Un symbole fort cette semaine, après des années de course-poursuite…

Amazon dépasse Walmart en revenus trimestriels.

Avec 187,8 milliards de dollars au dernier trimestre, Amazon dépasse pour la première fois les 180,5 milliards de Walmart. Toutefois, Walmart conserve la tête sur l’année, avec une prévision de 708,7 milliards, contre 700,8 milliards pour Amazon en 2025.

Cette percée d’Amazon s’explique par la croissance de ses services cloud (AWS), de la publicité et de sa marketplace. (Source).


CONTENUS

Se différencier à l’ère de l’IA : un enjeu clé

Un article intéressant cette semaine sur comment rendre nos contenus uniques face à l’uniformisation croissante induite par l’IA

La surproduction menace visibilité et originalité. Comment se démarquer ?

Face aux contenus standardisés générés par l’IA, la stratégie « Purple Ocean » offre une alternative plus efficace que la simple optimisation SEO ou l’augmentation du volume.

L’auteur présente trois leviers pour sortir du lot :

  1. Introduire une friction utile : poser des questions pertinentes, proposer des expériences interactives, remettre en question les idées reçues.
  2. Cibler le pré-audience : anticiper les tendances et éduquer avant même que le besoin ne soit perçu.
  3. Construire une audience propriétaire : newsletters engageantes, communautés exclusives, contenu à forte valeur ajoutée.

Plutôt que de lutter dans un océan rouge (marché saturé) ou un océan bleu (innovation vite copiée), l’océan violet mise sur des contenus distinctifs, engageants et difficiles à reproduire.

Selon moi, c’est l’authenticité qui fera la différence… ce qui n’empêche pas d’utiliser l’IA comme un outil ! (voir ce schéma sur le repurposing pour décliner rapidement des contenus… on en reparlera)

Et donc… l’IA peut uniformiser la création, mais bien utilisée, elle peut la décupler.

Un bon exemple : Time Traveller POV, un compte TikTok qui cartonne avec un concept efficace. POV (Point of View), c’est une narration à la première personne. Ici, l’IA plonge l’utilisateur en 60 secondes dans une époque historique, comme s’il la vivait en direct.

Résultat : des millions de vues, 354K abonnés et une immersion totale. Ce n’est pas parfait mais on regarde. Et si les marques s’en inspiraient pour créer des formats narratifs engageants ? Vu ici.

Exemple de Time Traveller

Autre exemple avec ce compte qui poste des scènes de films reproduites en 3D isométrique avec Google ImageFX (compétiteur de MidJourney). Jetez-y un coup d’œil car ce qui est intéressant c’est d’étudier le prompt qui a généré le visuel.

Google ImageFX


SEARCH

Je vous parle ici de l’évolution de la recherche sur le net avec l’IA chaque semaine.

Ça n’arrête pas. La communauté SEO progresse dans sa compréhension des mécanismesdans l’utilisation d’agents

Mais s’il ne fallait retenir qu’un seul article cette semaine, c’est celui-là.

Une étude portant sur plus de 7 millions de sessions révèle que le trafic issu des chatbots IA génère un engagement supérieur et un meilleur taux de conversion par rapport à la recherche traditionnelle. Ces résultats soulignent l’évolution des parcours utilisateurs vers des interactions conversationnelles plus efficaces. Surveillez votre trafic issu des chatbots !

Diagramme sur le trafic issu des chatbots


RH et FORMATION

Raphaël Richard de l’agence NEODIA (disclosure : ce sont des partenaires) partage sa méthode pour générer une base pour des livres blancs pour ses clients (ne pas oublier de rajouter sa propre sauce « singularité »). Mais l’exemple qu’il met en avant peut intéresser nos lecteurs évoluant dans les métiers RH : « L’IA dans les ressources humaines« . Je l’ai parcouru et retrouve une bonne synthèse (et les sources) des principaux cas d’usages.

Séquence formation : deux ressources à garder dans un coin pour vulgariser l’IA dans vos prochains slides :

Chronologie du Deep Learning

  • Une vidéo de 8mn qui décortique le fonctionnement de ChatGPT, idéale pour saisir ses mécanismes internes et bien visualiser qu’il ne s’agit que de statistiques ! C’est très bien fait.

Extrait de la vidéo sur le fonctionnement de ChatGPT


INSOLITE

Et pour finir, les emojis, c’est comme le langage : ça évolue avec les générations.

Ce qui semble anodin pour certains peut être perçu autrement par d’autres.

Un simple 🙂 peut passer d’un sourire chaleureux à une pique passive-agressive selon l’âge de celui qui le reçoit. 💀 peut signifier une catastrophe ou juste un éclat de rire. Et un 👍 bien intentionné peut être pris pour un signe de désintérêt.

Si vous voulez capter l’attention de votre audience, parlez son langage. Même en emoji. Vu chez Clément Fromont.

Très bon week-end et bonne semaine.
Bon courage pour la reprise pour ceux qui rentrent.
Bonnes vacances pour ceux qui partent.

Prochain RnD Café, samedi 8 mars (📅  🏉 🇮🇪 Irlande / 🇫🇷 France) !

Par quoi remplacer 3 emojis ambigus ?


Offre Acculturation et Mise en Pratique IA

Depuis quelques mois, nous accompagnons des dirigeants, des comex et désormais des équipes pour :

  • Comprendre simplement le fonctionnement de l’IA générative, ses forces et ses faiblesses. En deux mots : se faire un avis objectif et savoir en parler.
     
  • Analyser des cas usages propres à chaque fonction de l’entreprise dont le marketing et les RH.
     
  • Identifier des tâches et process, sources de gains de productivité et de performance afin de mettre en place très concrètement les outils nécessaires (développement de POCs).


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