RnD Café ☕️ – #301

L’édito

Le temps de l’analyse

Heureux de vous retrouver ce matin après une pause d’une semaine.

Il ne vous aura pas échappé que l’Intelligence Artificielle est restée au centre des débats. Le métaverse reste en embuscade et les thématiques de la fidélisation et de l’expérience client continuent d’être mises en avant. Côté réglementation et protection des données personnelles, une avancée même modeste mérite d’être relevée.

Commençons par l’IA (Intelligence Artificielle).

En préambule, rappelons quand même que cette « intelligence » est basée uniquement sur des statistiques et sur l’analyse de centaines de millions de contenus en fonction de leur contexte. Ce schéma illustre parfaitement le fonctionnement de ChatGPT.

Pour les plus curieux et pour tout comprendre, c’est ici.
 

Trois mois après son lancement, de très nombreuses publications tentent de lister l’ensemble des usages de ChatGPT. Vous en avez ici pour des usages plus spécifiques au marketing et notamment pour les services client… Exemple avec Forethought qui automatise les réponses aux questions courantes sur n’importe quel canal. 

Tout ce qui peut optimiser l’expérience client va vraiment devenir stratégique (même s’il faudra rester transparent avec le consommateur sur l’usage de l’IA).

Période également intéressante pour suivre la bataille que se livrent les BigTech et qui ne sera pas sans conséquence dans nos métiers.

Même si OpenAI a tiré le premier en ouvrant son chatbot ChatGPT au grand public, rappelons bien que ces sujets ne sont pas nouveaux, que les BigTech travaillent dessus depuis presque 10 ans et qu’ils ont les moyens d’assumer les coûts considérables liés à ces outils (capacités de calcul). 

Comme le rappelle Fred Cavazza, ces géants du web vont utiliser à court terme ces technologies pour améliorer la recherche, la recherche vocale, les correcteurs orthographiques ou les outils de création de contenus. 

Sur la recherche, la bataille va faire rage mais comme le soulignent plusieurs voix, cela va prendre encore du temps pour apporter plus de précisions dans les réponses et surtout des résultats non biaisés (Harvard Business Review).

Autre alerte paradoxale : avec tous ces outils facilitant une création de contenus “indolente”, « nous nous dirigeons tout droit vers un nouveau palier d’infobésité… que seules les IA pourront nous aider à absorber. » (F.Cavazza)

D’autres questions apparaissent également sur le coût écologique ou sur les questions de propriété intellectuelle. Même la philo s’en empare : « Que vaut un texte, une image, une œuvre qui n’est produite par personne ? ».

Revenons aux acteurs de la Bigtech.

Microsoft continue de surfer sur la vague. Ils affinent leurs résultats dans le moteur Bing tout en bridant le nombre de requêtes pour éviter les dérapages.

Ils intègrent ChatGPT dans Windows (avant la suite Office ; ce qui ne saurait tarder), se servent de l’IA pour optimiser l’emplacement des publicités et proposer des annonces plus pertinentes aux utilisateurs. 

Dernière info de la semaine : LinkedIn (Microsoft) a déclaré commencer l’optimisation de ses articles pour le SEO. Les briques s’assemblent.

Côté Google, même si l’IA est déjà intégrée dans leurs produits majeurs (Gmail, Google Maps, Youtube), le Journal du Net estime qu’ils ont un train de retard sur Microsoft.

Chez Meta, ça communique sec pour prouver qu’ils ne sont pas à la traine. Ils ont annoncé la semaine dernière leur propre chatbot plus orienté vers la communauté scientifique, appelé LLaMA (Large Language Model Meta AI). Ils accélèrent eux aussi sur les outils à destination des services clients et expérimentent des conversations alimentées par l’intelligence artificielle sur WhatsApp et Messenger pour répondre aux demandes des clients de manière plus efficace.

Quant à Snapchat, ils ont annoncé la semaine dernière intégrer ChatGPT dans leur chatbot.

Pour finir sur ce sujet, le régulateur français (CNIL) a déclaré vouloir se pencher sur la question de la surveillance de l’IA.

Metaverse enfin : deux infos cette semaine et une expérimentation.

Tout d’abord des cas d’usage qui sortent un peu de l’ordinaire et qui sont répertoriés par Christophe Cousin notamment dans le domaine de l’inclusion.

• Soundly qui rajoute aux avatars des appareils auditifs design pour réduire la stigmatisation des jeunes qui ont des difficultés auditives.
• L’Enfant Bleu qui permet aux enfants maltraités d’avoir un premier échange en parlant à un avatar dans Fortnite.

Ensuite, cette infographie qui prédit les principaux usages et où l’on voit la part grandissante que l’e-commerce pourrait prendre.

Et pour finir, cette expérimentation que je ne peux que vous conseiller de vivre pour les parisiens. A l’initiative d’Orange, embarquez pour une expérience immersive qui vous fera toucher du doigt à quoi ressemblera une session dans le metaverse tout en revisitant l’histoire de Notre Dame. Bluffant (et à faire en famille). Réservations ici.

Sur ce, bonne lecture, bonne visite et bon weekend.

A retenir cette semaine

Ce qui nous attend

Aux US, Ben Evans est un gourou de la Tech. Il publie chaque année son rapport très attendu sur les évolutions à venir. C’est toujours pertinent, plutôt singulier et très utile. Tout chaud, en voici un petit résumé en image.

1. L’e-commerce, après le pic de la pandémie, revient sur des croissances conformes aux tendances initiales.

2. Les revenus de la publicité digitale diminuent pour les géants (Meta, Alphabet) même si aux US, cela reste clairement le plus gros canal.

3. La fin de l’internet américain : l’Inde et la Chine représentent la moitié du trafic mobile.

4. 5 milliards de personnes ont un smartphone. 

6. Où diffuser ses contenus… ?

7. Posséder ses propres datas pour une marque (les fameuses First Party Datas) assurent des marges importantes.

8. Le retail media, c’est 10% de part de marché de la publicité en 2022.

9. Il y a un an, 
 

• le Metaverse était le nouvel internet. Aujourd’hui, tout le monde attend que le matériel soit à la hauteur de l’expérience et que les casques s’améliorent (Apple ?). Rappelons que Meta a investi 14Md$ l’année dernière…
• l’intelligence artificielle était “ennuyeuse”. Aujourd’hui, elle va tout changer.
   

10. Après la reconnaissance d’image, nous sommes dans l’ère de l’IA générative (cf. édito) qui permet d’améliorer la recherche, le design et, demain, les produits ?

11. et il n’évoque pas : 

Avec tout cela, Comarketing News s’interroge sur ce qui empêchera les directions marketing de dormir cette année (infographie de Batch)

• C’est d’abord le contexte macro-économique.
• Pour plus de la moitié d’entre eux (54%), 2023 va nécessiter une remise à plat de leur feuille de route.
• Le besoin de ressources humaines est unanime.
• Enfin, vous serez 50% à réduire vos budgets cette année (pas sur le digital, on est d’accord 😅).

En bref (ou presque)

• 🔐 Transfert de données, RGPD et copywriting : côté régulateurs, les actualités sont riches (et mouvementées).

Même si la mise en place d’un accord pourrait prendre encore quelques années, le Comité européen de la protection des données a donné fin février son avis sur le remplaçant du Privacy Shied américain. Le CEPD, chargé de garantir l’application du RGPD au sein de l’UE, rend un avis favorable ! RGPD qui est d’ailleurs remis en question par les autorités européennes qui le jugent encore inefficace…

En parlant de transfert de données, la maison brûle chez TikTok. Après la Commission, c’est le Parlement européen qui interdit le réseau social sur les appareils professionnels de son personnel. Interdictions qui s’inscrivent dans le même mouvement que celles des agences fédérales américaines et du gouvernement canadien. Aux États-Unis, des mesures supplémentaires sont même envisagées : interdire le réseau social sur le territoire. La crainte est commune : l’accès et l’utilisation des données des utilisateurs par la Chine.

Sur un tout autre sujet, celui des droits d’auteurs, le US Copyright Office a statué : vous ne pouvez pas protéger les images générées par l’IA générative Midjourney.

• 🤝 La fidélisation à l’heure du Web3

Après quelques mois d’existence, le programme de fidélité de Starbucks, Starbucks Odyssey, est observé à la loupe dans le secteur du retail. Est-ce que la marque crée un modèle de fidélisation que d’autres suivront ? Pour certains, c’est le chemin à suivre de l’expérience client (40 statistiques à connaître ici) et de l’engagement :

• 52% des consommateurs américains renoncent parfois ou toujours à leurs achats en raison d’une mauvaise expérience client.
• 77% des marques estiment que le CX est un facteur clé de différenciation concurrentielle.

Levis’Store sort une collection liée à un NFT qui garantit le jean à vie. Une nouvelle forme de CRM qui pourra être très largement enrichi par les achats de seconde main.

• 💻 Les Français font-ils confiance au numérique ?

L’ACSEL publie la 10ème édition de son Baromètre sur la confiance des Français dans le numérique. Il en ressort que les plus méfiants, malgré ce que l’on peut penser, ce sont les 15-24 ans. Ils délaissent les achats en ligne, ont peu confiance dans l’e-commerce, sont méfiants quant à la protection de leurs données personnelles et à la régulation des contenus sur les réseaux sociaux. Parallèlement, ce sont eux qui portent l’achat et la vente sur les plateformes sociales (même si bon… le live-streaming fait un flop en occident) et sont deux fois plus nombreux que l’ensemble des Français à être abonnés à des influenceurs (et bientôt aux anti-influenceurs ?). Ils ont également une appétence plus forte pour le métaverse.

• 📱 The new cost of being social 

Les plateformes sociales génèrent la majeure partie de leurs revenus grâce à la publicité. Dans le contexte économique que nous connaissons, ça ne suffit plus, c’est trop volage. Alors forcément… on voit naître à droite et à gauche des solutions d’abonnements payants. 

“Si tu ne payes pas un produit, c’est toi le produit” : après Twitter, Meta a proposé lui aussi sa version payante, baptisée Meta Verified. Est-ce que ça va rencontrer son public ? La Bank of America estime que les abonnés payants sur les réseaux sociaux de Meta devraient être 12 millions d’ici le début de l’année 2024. Wait and see…

• 🎙 Le podcast comme support marketing

51% des auditeurs de podcasts sont plus sensibles aux publicités présentes à l’intérieur que dans les autres types de médias. 56% considèrent l’achat d’un produit après l’écoute d’une pub dans un podcast. 76% de ceux qui entendent une pub dans un podcast se transforment en conversion. 

Commencez à en prendre la mesure : en 2024, selon Statista, le montant des dépenses liées aux publicités dans des podcasts devrait atteindre 2,5 milliards de dollars. Tous les chiffres clés ici.

• 📲 Les Push Web, futur des notifications ?

L’une des raisons qui pousse à créer une application, c’est les notifications Push. Et les Push Web dans tout ça ? A l’instar de leurs cousines, les Push Web sont “des notifications qui peuvent être envoyées d’une marque à ses clients et prospects sur leur navigateur web, desktop et mobile”. 

Aujourd’hui, 3% des sites les utilisent. Pourtant, elles représentent des taux de visites 15x supérieurs à ceux de l’email. Apple le sait et a publié en version bêta une fonctionnalité majeure sous la forme de notifications push pour les applications Web sur Safari.