La News du vendredi 11/02 – #254
WAR
En voilà une semaine tendue ! L’actualité du numérique a aussi connu de vives tensions… On n’est pas en Ukraine, mais la pression est montée de toute part…
Tout d’abord Meta, dont la rumeur d’une possible coupure en Europe de Facebook, WhatsApp et Instagram a circulé mardi avant que la firme ne s’explique. Il n’empêche que Meta a intérêt à mettre la pression sur l’Europe. A noter que certains analystes indiquaient mercredi que « si Meta passe sous la barre des 600 milliards de dollars de capitalisation, elle peut échapper à la responsabilité antitrust puisqu’elle se situe en dessous du seuil fixé par les récents projets de loi de la Chambre des représentants des États-Unis en tant que covered plateforme » (vu chez Snowball).
Et puis hier, ce que nous évoquions vendredi dernier s’est matérialisé sous la forme d’un communiqué de la CNIL qui estime que les transferts de données de Google Analytics vers les US sont illégaux et impose à un gestionnaire d’un site web français de se conformer au RGPD et, si nécessaire, de ne plus utiliser cet outil ! Le pôle Audience de RnD via Guillaume Regouby qui en est en charge, vous fait un petit topo de la situation. 👇
Sinon, après les sons mélancoliques du web de la semaine dernière (avec un lien qui marche), la nostalgie nous reprend avec ce site qui va vous faire sentir le poids des années si vous reconnaissez ces images… Libérez la ligne. 😱
Bonne lecture et bon week-end.
A retenir cette semaine
Google Analytics & RGPD… Clap de fin !
Le communiqué est tombé hier. Ce n’est pas une si grande surprise mais là ça y est, les choses sont claires….
Petit mémo issu du pôle Audience de RnD :
- Rappel 1 : le RGPD ce n’est pas que les cookies mais l’ensemble des datas à caractère personnel : IPs, informations tierces, informations croisées avec d’autres outils comme (par exemple) Google Ads et les actions remarketing.
- Rappel 2 : le RGPD est régi par la CNIL en France ; les règles et limites varient en fonction des pays de l’UE, qui ne sont pas encore à l’unisson (future loi UE ePrivacy). Nous en parlions il y a peu.
En attendant cette loi ePrivacy (le RGPD à l’échelle de l’UE, bon … on a encore bien un ou deux an(s) même s’ils accélèrent) et après le rejet du Privacy Shield (certification de manipulation des données aux Etats-Unis) : le RGPD conclue ENFIN avec un point de vue ferme vis-à-vis de Google Analytics.
Ce qu’il faut retenir de l’annonce d’hier :
- En violation de l’article 44, les données recueillies dans Google Analytics sont susceptibles d’être envoyées aux Etats-Unis (ho ? … ho ! … qui s’en serait douté ?).
- Google Analytics 4 (GA4) est encore en béta, ne respecte pas ses promesses et n’est pas RGPD-compliant (d’où son faible niveau d’intégration).
⚠️ Les gestionnaires de sites ont un mois pour réagir ⚠️
Le RGPD (avec mise en place CMP – Cookies Management Platform) génère un vrai conflit depuis deux ans entre le DPO/service juridique et les services marketing (qui poussent au contraire les outils de suivis) des sites web qui utilisent ces outils/données pour piloter leurs actions et contrôler la performance ! Le tout avec des conséquences d’intégration technique non neutres…
Soyons honnêtes : la majeure partie des services communication/marketing (agences comme clients finaux) essayaient au maximum de continuer de travailler avec Google Analytics, et ce pour de multiples raisons : habitudes, configurations, compréhension des données, performance, facilité de maillage avec d’autres outils marketing, …
Les zones grises du RGPD-compliant ?
- Les solutions intermédiaires (jouant dans la zone grise) comme l’anonymisation IP et ne stockant pas les cookies étaient louables et faisaient pattes blanches (mais ne sont plus acceptées maintenant).
- Les solutions « cachées » comme le chargement des données (couches de données ou data layer) côté serveur (server-side, et donc non visible côté front/navigateur) sont également non légales s’il y a un contrôle (mais bien plus dur à contrôler, certes…).
- Ne rien faire et risquer gros : ne rien dire, attendre de voir si on est « pris sur le fait » ou mettre un bandeau cookie « So’2016 » uniquement pour le principe visuel sans aucune réalité technique de gestion de cookie derrière…
Alors… on fait quoi ?
- S’il y a consentement clair et RGPD-compliant via un gestionnaire (un CMP) : le gestionnaire de site pourra charger ce qu’il veut.
- S’il n’y a pas de consentement : il faut un outil de pilotage des datas qui soit RGPD-compliant (AT Internet ou Matomo pour ne citer qu’eux).
- Les solutions côté serveurs avec les analyseurs de logs pourront être exploitées (dans un cadre, encore une fois, RGPD-compliant).
Tout semble indiquer que l’on se dirige vers des solutions mixtes avec ou sans consentement !
Sortiront alors du lot ceux qui arrivent à avoir des solutions ou des mélanges de solutions avec des regroupements et surtout, surtout, et surtout (oui, 3 fois), une compréhension claire des données qu’ils auront sous les yeux.
D’un outil à un autre, ce ne sont pas les mêmes données et pas les mêmes valeurs. Pire, ce sont parfois les mêmes termes mais pas les mêmes méthodes de collecte…
L’accompagnement au changement et la pédagogie sont de mise ! On en parle quand vous voulez. 👉 Offre RnD : Analytics.
Les Dark Patterns, une stratégie bien rodée chez Amazon
Qu’on le veuille ou non, Amazon reste à ce jour l’acteur incontournable pour proposer une solution e-commerce rapide et efficace. Mais les méthodes utilisées ne sont pas innocentes.
Attardons-nous sur une étude réalisée par Growth Design sur Amazon et sa stratégie UX d’expérience client.
Cette étude a été menée sur un produit en particulier : des gélules Oméga 3 pour anticiper de possibles problèmes de santé. Cette étude que nous vous invitons à parcourir ici traite de plusieurs sujets tels que : l’incitation à l’achat, l’expérience client, les principaux points psychologiques mis en avant pour changer votre avis de base ou encore les réductions ou l’aspect éthique d’Amazon.
Tout d’abord, cela commence comme une recherche classique d’un produit sur Amazon et nous arrivons sur un produit avec un premier point désagréable : une demande d’inscription. Par la suite, nous pouvons remarquer que l’offre du produit via abonnement est sélectionné par défaut. On appelle cela les dark patterns : « ce sont des pratiques mises en place par Amazon utilisant des mécaniques du design d’interface dont le but est de piéger les utilisateurs et de leur faire faire des choses contre leur volonté« .
La structure de la page utilise quatre leviers :
- l’ancrage du prix pour nous rappeler que chaque gélule est très bon marché par rapport au prix global ;
- un effet de dotation, soit la rapidité de livraison ;
- la loi de Fitt dont l’objectif est de concentrer votre attention sur l’abonnement ;
- la preuve sociale pour vous aider à choisir l’option du produit « la plus courante ».
Et par ailleurs, si nous prenons notre exemple du produit Oméga 3, le produit préconise un comprimé par jour soit 60 pour deux mois. Ici, le produit en vente sur Amazon propose trois flacons de 180 comprimés chacun !!!
Pour favoriser la vente de ce produit dont les quantités sont bien supérieures à vos besoins, une notion de réduction est souvent mise en avant. Cette remise est parfois assez conséquente pour que les utilisateurs changent leur comportement et profitent de cette réduction via un abonnement.
Imaginons qu’Amazon réalise cette survente sur chacun de ses produits, la surconsommation et la surproduction sont extraordinaires, sans compter les frais de livraison !
Evidemment, vous l’aurez compris, l’étude est à charge mais nous la mettons en avant pour illustrer les darks patterns qui, si efficaces soient-elles, sont contraires à la création de cette sacro-sainte confiance avec le consommateur.
👉 Offre RnD : Développement web et UX.
En bref (ou presque)
- 🛍 | 2,1 milliards de transactions e-commerce ont été réalisées l’année dernière en France (+16 %) selon le bilan 2021 de la FEVAD. Le secteur affiche de nouveau une croissance à deux chiffres : les ventes en ligne ont dépassé les 129 milliards d’euros (+15,1 %), dont 66,7 milliards d’euros pour les ventes de produits. Le nombre de sites marchands actifs a quant à lui progressé de 11 %.
- 💻 | Le SRI et l’UDECAM ont présenté le 27ème Observatoire de l’e-pub. Les chiffres de 2021 sont positifs ! En effet, l’ensemble des leviers de la publicité numérique « a fortement rebondi après la crise« avec une croissance affichée de 24 %, soit 7,7 milliards d’euros. Le Search pèse 42 % du marché, le Social 26 %, le Display 20 % et l’Affiliation, l’emailing et les comparateurs 12 %.
- 👚 | Les DNVB ne cessent de croître en France ! Le panorama 2022 de Digital Native Group recense cette année 592 DNVB (marques créées avec une distribution 100% internet) dont 145 nouvelles, soit une augmentation de 31 % par rapport à 2021. Elles sont répertoriées en 7 secteurs d’activité et 47 catégories de produits. Cette année, les Digital Native Vertical Brands sont plus présentes dans l’habillement (25,3 %), le bien-être (21,6 %) et les accessoires (19,1 %).
- 🤖 | Comment améliorer la satisfaction clients via l’intelligence artificielle ? Selon l’étude AI-Powered Language : A New Era Of Enhanced Customer Engagement, c’est la personnalisation des emails qui arrive en premier (77 %), suivie par les chatbots (64 %) et la recommandation de produits (60,7 %). A noter que la reconnaissance faciale et vocale constitue la première technologie avancée à expérimenter en marketing d’après les répondants (44,2 %).
- 👨💻 | A toute grande tendance ses dérives et les NFT n’y échappent pas. Dernièrement, ce sont Nike et Hermès qui ont fait face à des NFT de leurs produits vendus sans autorisation. Difficile de dire si les marques vont remporter la bataille, respectivement contre la plateforme e-commerce StockX et l’artiste Mason Rothschild. Toute la difficulté réside dans la transposition du droit des marques dans l’univers numérique. D’autant plus que ces jetons non fongibles compliquent la régulation : « Beaucoup s’imaginent que le contenu des NFT se trouve à l’intérieur d’un jeton, or ce n’est pas le cas, et pour cette raison il n’y a aucune interdiction de reproduction.« . Les juristes vont se faire des cheveux blancs rapidement.
Le chiffre de la semaine
18 %
C’est la hausse que devrait enregistrer le marché publicitaire digital français en 2022 selon le cabinet Oliver Wyman, portée par la digitalisation post-Covid.
Le sondage de la semaine
Selon vous, à combien s’élève la totalité des dépenses e-commerce des Français en 2021 (en milliards d’euros) ?
➡️ Répondre
Cette semaine chez RnD
Precia Molen, parmi les leaders mondiaux (français) spécialisés dans les instruments de pesage commercial et industriel, a confié à RnD, il y a déjà quelques années, la gestion de sa marque internationale sur 17 pays. Dernière brique à l’édifice, la mise en ligne, il y a quelques jours, de la version du site russe du groupe.