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RnD Café ☕️ – #370

Dérégulation ?

Bonjour à toutes et tous.

Le fait marquant de la semaine ne concerne pas directement le marketing numérique… Et pourtant, l’élection du 47e président des États-Unis aura des répercussions majeures sur la tech mondiale et, par extension, sur les outils que nous utiliserons.

Des analyses récentes (Nicolas GuyonFrédéric Filloux) mettent en lumière une redéfinition du paysage technologique américain, en faveur des grandes entreprises de la tech, avec Elon Musk comme allié stratégique. Trump ambitionne 2000 milliards de dollars de réduction dans le budget fédéral, et sa vision repose sur une dérégulation massive, visant à libérer le marché pour accélérer le développement de l’intelligence artificielle et des technologies de pointe, tout en limitant la supervision fédérale.

Conséquences ?

  • Le développement de l’IA sans contrainte du régulateur risque d’être débridé. Déjà, la loi californienne SB1047, qui visait à encadrer l’IA de façon éthique, vacille sous cette impulsion. L’innovation va s’accélérer, mais avec quels garde-fous ? L’évolution de l’AI Act Européen devient une question cruciale pour notre écosystème.

  • Plus proche de notre quotidien, le maintien (ou pas) des actions antitrust contre Google est à suivre de près dans notre secteur

Un autre sujet continue à faire la une : l’arrivée, il y a une semaine, de ChatGPT Search, une alternative annoncée dès cet été aux moteurs de recherche traditionnels comme Google, ou encore aux outils tels que Perplexity.

Quels sont les premiers retours ?

Déjà en tant qu’utilisateur, Benoît Raphaël nous invite à la prudence. Les réponses de Google reposent sur des algorithmes dont le fonctionnement est « relativement » transparent ; en tout cas relativement connu.

En revanche, pour ChatGPT Search, c’est beaucoup moins le cas.

L’outil combine les résultats du moteur Bing (Microsoft) et ceux de sources partenaires avec lesquelles OpenAI a signé des accords commerciaux (comme Le Monde ou le Financial Times), ce qui peut également introduire des biais.

Et ChatGPT Search reste un chatbot, avec un taux d’erreurs conséquent : selon OpenAI, moins de 50 % de ses réponses sont justes, notamment en ce qui concerne les chiffres. De plus, son impact environnemental est non négligeable : une requête sur un moteur AI émet dix fois plus de carbone qu’une recherche Google.

Enfin, une autre étude soulève un point préoccupant : les utilisateurs de ces moteurs cliquent six fois moins sur les sources que sur Google, réduisant d’autant la vérification des informations. Or, sachant que 30 % des réponses de Perplexity ne sont pas directement liées aux sources citées, la prudence reste de mise.

De notre côté, l’optimisation de vos contenus sur Bing n’est donc surtout pas à négliger. Parenthèse : on observe d’ailleurs des résultats positifs assez surprenants sur Bing Ads pour certains de nos clients.

OpenAI a bien saisi ce potentiel en cherchant à capter une part des 237 milliards de dollars de revenus publicitaires de Google. Avec son extension ChatGPT Search, qui peut remplacer Google par ChatGPT par défaut dans le navigateur, OpenAI s’immisce dans le parcours de recherche pour attirer les utilisateurs et potentiellement les revenus. 

À ce jour, même si 75% de ses revenus proviennent des abonnés payants de ChatGPT, avec un taux de conversion de 5 à 6% parmi ses 250 millions d’utilisateurs actifs hebdomadaires, le rajout de cette manne publicitaire est certainement dans les viseurs. Voir l’analyse de Raphaël Richard.

Pour la petite histoire, ils viennent de récupérer le nom de domaine chat.com pour 15M$. Cette adresse renvoie désormais vers le moteur chatgpt. A lire chez le Siècle Digital.

Gouvernance et Régulation

Si les États-Unis ouvrent une ère de dérégulation débridée, la semaine a montré l’inverse au Canada et en Australie notamment sur la question des réseaux sociaux.

Le Canada ordonne la dissolution des activités de TikTok, filiale de ByteDance, sur son territoire pour des raisons de sécurité nationale, sans interdire l’accès à l’application pour les Canadiens. François-Philippe Champagne, ministre de l’Innovation, explique que cette décision s’appuie sur les avis de la communauté de sécurité et d’intelligence canadienne après une revue approfondie. Bien que TikTok conteste cette décision en justice, le gouvernement maintient que les liens de ByteDance avec la Chine présentent des risques inacceptables. Ce mouvement s’inscrit dans une tendance plus large : aux États-Unis, TikTok pouvait également faire face à des mesures similaires si ByteDance ne se désengageait pas de la plateforme d’ici janvier. Mais la position du président Trump est beaucoup plus conciliante : « Si vous n’avez pas TikTok, vous avez Facebook et Instagram – et ça, vous savez, c’est Zuckerberg » (!)

Un nouveau front judiciaire s’ouvre pour TikTok en France, où sept familles attaquent l’application pour son impact sur la santé mentale des adolescents. Cette assignation en justice met en cause des contenus liés au suicide et aux troubles alimentaires dans les flux de jeunes utilisatrices. En parallèle, une procédure pénale a été initiée pour le suicide d’une adolescente, cherchant à établir si TikTok a failli dans sa modération, intentionnellement ou non. Cette démarche s’appuie également sur des documents américains révélant que TikTok est conscient des effets potentiellement nocifs de son usage intensif.

L’Australie prépare une interdiction inédite pour les moins de 16 ans d’accéder aux réseaux sociaux, sans exception pour le consentement parental ou les comptes existants. Le Premier ministre Anthony Albanese invoque les risques pour la santé mentale et physique des jeunes, notamment les impacts de l’image corporelle pour les filles et du contenu misogyne pour les garçons. L’Australie teste des méthodes de vérification d’âge (biométrie, identification gouvernementale) pour faire respecter cette loi. Prévue pour l’an prochain, elle imposera aux plateformes (Instagram, TikTok, Facebook, X, YouTube, etc.) de bloquer l’accès aux mineurs, évitant ainsi aux parents d’assumer cette tâche.

IA

Côté acteurs, deux informations rapides.

Perplexity dont j’ai parlé plus haut, confirme son statut d’acteur majeur en bouclant un tour de table pour lever 500 millions de dollars, atteignant une valorisation de 9 milliards. Quelques chiffres : plus de 2 millions de téléchargements et 230 millions de requêtes mensuelles. (Source).

Et Claude (Anthropic, soutenu par Jeff Bezos, Amazon) a présenté une fonctionnalité qui pourrait en faire l’un des outils de votre quotidien. Le chatbot permet désormais de comprendre les visuels dans l’analyse des PDF et cela ouvre la voie à des synthèses de documents encore plus performantes (Source).

Claude

Quelques nouvelles de notre Hexagone.

  • La grand-messe de l’IA, ai-Pulse, organisée par Xavier Niel, s’est tenue jeudi à Station F et a montré la volonté européenne de rivaliser avec les géants de l’intelligence artificielle (IA) comme OpenAI. Scaleway a renforcé son infrastructure avec des milliers de processeurs graphiques (GPU) pour soutenir l’IA open source, en intégrant aussi un calculateur d’empreinte carbone et une API pour l’assistant vocal Moshi. L’enjeu est d’assurer une autonomie européenne avec des modèles IA souverains. La start-up H se distingue en orchestrant des modèles d’IA pour automatiser des tâches complexes, tandis que Clara Chappaz, secrétaire d’État chargée de l’Intelligence artificielle, appelle à une régulation européenne « pratique et concrète » pour soutenir l’innovation sans freiner la compétitivité. On va en avoir besoin (cf. 👆).

  • La société Lighton, spécialisée dans les solutions d’intelligence artificielle générative pour les entreprises, a fait son entrée en Bourse hier sur Euronext Growth, marquant la première introduction de l’année sur ce marché. L’entreprise vise à lever 13,5 millions d’euros pour soutenir sa croissance et accélérer son expansion à l’international, avec l’ambition de s’imposer comme un leader européen de l’IA.

  • La startup française Mistral AI lance une API de modération pour détecter les contenus nuisibles en 11 langues, se positionnant ainsi face à OpenAI. Ce service analyse les textes selon neuf catégories de risque, offrant des scores pour renforcer la sécurité des systèmes IA. Egalement très utile dans un contexte de chatbot clients. À suivre.

Côté usages

C’est vrai que l’on parle moins des capacités d’analyse d’images des outils d’IA génératives mais elles sont de plus en plus impressionnants et en tout cas à tester (Vu chez Justine Morin).

Vision de ChatGPT

Et imaginez un outil de service client capable de comprendre la vidéo que vous êtes en train de lui envoyer si vous êtes confronté à un souci technique ? 

L’expérience d’Ethan Mollick est intéressante 👇

«  Hey Claude avec l’utilisation de l’ordinateur, regarde cette vidéo de chantier et note les choses que tu vois qui sont positives, ainsi que ce qui semble dangereux, crée une feuille de calcul des problèmes critiques à traiter. »

Expérience d'Ethan Mollick

CRÉATION

Commençons par les outils.

Chaque semaine apporte son lot d’annonces majeures,

Parmi elles, une ou deux peuvent transformer radicalement les chaînes de production créatives : gain de temps, liberté créative accrue, le tout dans une dynamique d’innovation exponentielle (et cela ne va pas s‘arrêter).

En les passant en revue cette semaine, je vous propose d’explorer les contours des grandes tendances qui se dessinent.

D’abord, un constat : l’IA générative est impressionnante, mais comme je le disais la semaine dernière, elle excelle surtout pour les premiers 80% du travail. Les derniers 20%, ceux qui garantissent un niveau d’exigence élevé, peuvent vite devenir un casse-tête.

Pourquoi ?

Principalement pour trois raisons :

  1. un manque de cohérence dans les résultats, où chaque réponse est proche de l’attendu mais avec de petites variations qui nuisent à l’uniformité (un ton, une mise en page ou un style légèrement différent à chaque génération),
  2. une limite dans le contrôle itératif, rendant difficiles les ajustements progressifs et précis. Finaliser un projet exigeant avec ces contraintes peut ainsi devenir complexe et chronophage. Je vous raconterai un jour 😜
  3. et enfin, la nécessité de passer par plusieurs outils distincts, chacun dédié à une étape du processus créatif, pour arriver à ses fins. On parle de combo.

Ca c’était avant (enfin presque). Les grandes évolutions auxquelles nous assistons visent à gommer ces problèmes.

Depuis cet été, 3 directions sont intéressantes :

  1. Entraîner des modèles personnalisés ou utiliser des styles prédéfinis pour des résultats « sur-mesure »

    Sur le premier point, vous avez déjà peut-être croisé ce mot. On parle de LoRA. Un LoRA (Low-Rank Adaptation) est une technique qui permet d’entraîner un modèle d’intelligence artificielle de grande taille de manière ciblée, en utilisant moins de ressources, pour l’adapter à des tâches spécifiques sans modifier l’ensemble du modèle. Mais encore ? Votre entreprise possède une mascotte. Vous allez entraîner un modèle en fournissant une dizaine de visuels de cette mascotte et le modèle va « apprendre » la mascotte et sera capable de la reproduire dans toutes les situations. De plus en plus d’outils le permettent désormais : Freepik, Seelab, Kling (vidéo), Heygen (avatar), Krea,…

    Dans la même veine, dans Midjourney, un style SREF (Style Reference) est un code qui applique un style visuel prédéfini à une image, simplifiant la création d’un rendu cohérent sans prompts complexes.
    Par exemple, « poster –sref 26254955 appliquera un style spécifique.

  • Cohérence : Assure un style uniforme sur plusieurs images.
  • Simplicité : Évite des prompts longs pour obtenir un rendu précis.
  • Exploration : Permet de tester facilement divers styles en changeant simplement le code.

À lire ici pour plus de détails

Style SREF

  1. Regrouper tous les outils pour un workflow fluide. De nombreux outils vont se battre pour prendre la place du « one stop shopping » à commencer évidemment par la suite Adobe, Canva, Seelab 🇫🇷 (on en parlait ici) et Freepik qui l’a annoncé cette semaine.

  1. Enfin, offrir des outils d’édition pour des ajustements de précision. Deux annonces cette semaine vont dans ce sens. RunWay Gen-3 qui permet de définir des mouvements de caméras pour un contrôle plus précis de ce que vous avez en tête et Blendbox ai qui permet de retoucher des éléments directement dans l’image. (Vu chez Gilles Guerraz).

AVATARS

C’est un sujet qui avance également très vite.
Nos assistants virtuels, les services clients, nos propres représentations… les avatars sont en marche (et ils ne sont pas contents).

Heygen et Kling (pas encore déployé) permettent de créer un avatar réaliste à partir de quelques photos réelles ou générées.

D’autres outils vont venir compléter la panoplie avec des expressions faciales toujours plus déconcertantes (X-Portrait2) ou des attitudes/mouvements ultra-réalistes (Meschcapade)

PUB

Une prise de parole intéressante cette semaine de Florian Grill, fondateur du groupeCoSpirit et accessoirement (!) président de la Fédération Française de Rugby qui milite pour la revalorisation des média locaux ou dit autrement la « relocalisation media ». A mettre en perspective avec les GAMAM (Google, Apple, Meta, Amazon, Microsoft) qui captent 2/3 des investissements digitaux dans le pays.

Étude à lire ici.

WEB3

La dérégulation attendue plus haut a déjà des conséquences sur le cours du Bitcoin.

Cours du Bitcoin

L’occasion de refaire un petit point sur l’adoption des cryptomonnaies dans le monde pour savoir si vous allez devoir accepter ou non les cryptos sur votre site e-ecommerce.

Adoption des cryptomonnaies dans le monde

Et toujours sur le Web3, j’avais parlé ici des marchés prédictifs et notamment de polymarket, cette plateforme où vous pariez en crypto sur le résultat attendu d’un événement. Dans le cadre de la campagne présidentielle américaine, intéressant d’observer que la plateforme a « vu » la victoire de Donald Trump depuis le … 4 octobre.

Polymarket Novembre

Polymarket Octobre

INSOLITE

Vu cette semaine chez Isabelle Gravil cette vidéo.

Tout est faux, et pourtant… cette vidéo générée par IA a recueilli plus de 11 000 engagements sur Reddit, montrant que l’IA peut désormais susciter des émotions authentiques. Il devient quasiment impossible — sauf ici pour un expert aviaire — de distinguer le vrai du faux. 

Les community managers vont-ils s’en donner à cœur joie ?

Et pour finir, pour ce long week-end, plongez-vous dans le dernier numéro de LHC (déjà 1 an), le magazine numérique de l’intelligence artificielle générative à consommer sans modération.

Très bon/long week-end.

LHC, magazine mensuel sur l'IA


Offre Acculturation et Mise en Pratique IA

Depuis quelques mois, nous accompagnons des dirigeants, des comex et désormais des équipes pour :

  • Comprendre simplement le fonctionnement de l’IA générative, ses forces et ses faiblesses. En deux mots : se faire un avis objectif et savoir en parler.
     
  • Analyser des cas usages propres à chaque fonction de l’entreprise dont le marketing et les RH.
     
  • Identifier des tâches et process, sources de gains de productivité et de performance afin de mettre en place très concrètement les outils nécessaires