RnD Café ☕️ – #367

Priorité Formation

Bonjour à toutes et à tous,

Encore une semaine où l’IA est mise à l’honneur par le monde scientifique, comme en témoigne sa présence dans les récents prix Nobel d’économie, de physique et de chimie. Le Nobel d’économie 2024 a été attribué à Daron Acemoglu qui met en lumière une vision nuancée de l’IA : si elle offre des opportunités en termes de productivité, elle soulève aussi des inquiétudes quant à son impact sur l’emploi et les risques de monopole. 

Crainte partagée, comme je l’évoquais la semaine dernière, par Geoffrey Hinton, pionnier des réseaux neuronaux.

En attendant les discours officiels du 10 décembre, une chose est sûre : on doit continuer à tester, écouter et surtout adopter une approche équilibrée de l’IA, entre innovation et vigilance éthique (voir l’étude Adecco plus bas 👇).

On est loin du techno-optimisme. À lire chez QANT.

Je vous ressers une petite tartine de scepticisme ?
Voici venu l’ère du « Fuck It » de l’IA : la véracité des images n’a plus d’importance.

Cette photo a énormément circulé la semaine dernière lors de l’épisode des ouragans aux États Unis. C’est une AI Slop, ou dit autrement une image générée par l’IA à la va-vite. Elle a été réalisée par le camp Trump pour dénoncer la mauvaise gestion des événements pas le camp Biden.

La nouveauté : tout le monde sait que la photo est fausse et tout le monde s’en… fout !

Amy Kremer (pro Trump): « Je ne sais pas d’où sort cette image et franchement, on s’en fiche. (…) elle est symbolique du traumatisme actuel. ».

En clair : « on s’en fout si c’est faux, puisque ça aurait pu être vrai.« 

La véracité d’une image n’a plus aucune importance tant qu’elle sert une cause politique.

Faisons en sorte que les marques ne tombent pas dans ce piège.

À lire sur Tech Trash et 404Media.

Et ce n’est pas l’ARCOM qui va dire le contraire.

Le régulateur français de l’audiovisuel, a publié cette semaine un rapport sur l’impact de l’IA dans les médias en détaillant de nombreux cas d’usages. Si l’IA promet d’optimiser la production de contenus et la personnalisation, elle soulève des inquiétudes quant à la désinformation et aux biais.
Ah bon ?! Vous m’étonnez…

Le rapport recommande un cadre réglementaire adapté, une formation accrue des professionnels et une sensibilisation du public.

Et pour tout cela, il faut un peu (!) d’énergie.

Google a commandé 6 à 7 mini-réacteurs nucléaires (SMR) à la startup californienne Kairos Power pour alimenter ses data centers en électricité décarbonée, essentiels au fonctionnement de l’IA. Une première mondiale qui s’inscrit dans un contexte de hausse massive des besoins énergétiques, l’IA devant voir sa consommation électrique doubler d’ici 2030. En 2023, Google, Meta, Microsoft et Amazon ont déjà signé 29 % des contrats d’énergies renouvelables à l’échelle mondiale. Un rapport du CESE souligne qu’une question posée à une IA comme ChatGPT consomme 10 fois plus d’énergie qu’une recherche Google, et d’ici la fin de la décennie, IA et data centers pourraient représenter 3 % des émissions mondiales de CO2, soit 5 fois plus qu’en 2020.

Lu chez TTSO, The Guardian.

RÉGULATION

Je vous parle très souvent de Perplexity, cet outil qui remplace peu à peu Google dans mes usages quotidiens. Je ne dois pas être le seul car Perplexity agace de plus en plus.

Le New York Times a envoyé une lettre de mise en demeure à Perplexity (soutenue par Jeff Bezos, Amazon) pour exiger que Perplexity cesse d’utiliser son contenu pour entraîner ses modèles d’IA et alimenter son moteur de recherche.

La question de la propriété intellectuelle est cruciale et doit vraiment être abordée lorsque vous utilisez des modèles. 

On voit d’ailleurs l’émergence de LLMs (ces modèles conversationnels comme ChatGPT) qui font de ce sujet un argument commercial, arguant que leur entraînement ne se fait que sur des contenus libres de droit. 

Pour Sam Altman (Open Ai, ChatGPT), ce n’est juste pas possible.

Cela n’empêche pas Perplexity de continuer à annoncer de nouvelles fonctionnalités comme le Reasoning Mode présenté cette semaine.

Pour certaines requêtes, ce mode se déclenche automatiquement.

👇👇👇

AGENTS & USAGES

Sur les annonces techniques, je vais vite mais notre champion national, Mistral, a dévoilé cette semaine ses ministraux. Il s’agit de mini-modèles suffisamment légers pour être embarqués dans vos smartphones. Les résultats semblent meilleurs que la concurrence. (Vu chez Fred Cavazza).

Pourquoi c’est intéressant ?

Les mini-modèles peuvent tourner en local (moins d’échanges et donc une meilleure confidentialité) et sont moins énergivores. Les prochaines applications de vos marques seront dopées à ces mini-modèles.

Pas mal d’articles cette semaine qui continuent à détailler les différents usages de l’IA.

Matthieu Crucq est revenu pour l’EBG sur les principaux usages dans nos métiers :

• idéation avec ChatGPT, inspirations visuelles avec Midjourney
• automatisation de tâches récurrentes
• entraînement des modèles visuels
• retouche
• animation

La liste s’allonge tous les jours et soulève encore et toujours une réflexion sur l’intégration éthique de ces technologies dans les processus créatifs et la préservation de l’authenticité de la marque.

Vous voulez tester ?
Voici 6+1 GPTs, ces petits assistants dédiés à une tâche précise, qui méritent le test. Vu ici. Je me sers régulièrement de Diagram et de PromptMaker.
Connectez-vous sur https://chatgpt.com/gpts

À lire aussi : Les scénarios d’adoption de l’IA générative pour 2025 et après.

La notion d’Agents est vraiment à garder en tête.
Je ne peux que vous recommander la lecture de ce petit carrousel pour mieux visualiser le sujet.

Exemple d’agent dans le domaine du service client.

OpenAI présente son nouveau mode vocal intégré au RAG (Retrieval-Augmented Generation). Cette innovation permet aux agents vocaux IA d’accéder en temps réel à des sources externes comme des fichiers d’entreprise, sites web ou bases de données. Concrètement, un agent vocal peut désormais être formé sur les données spécifiques d’une entreprise, offrant un support client personnalisé et ultra-performant.

Ils viennent aussi d’ailleurs de lancer le Swarm Framework pour faciliter la coordination des systèmes multi-agents. Ce cadre léger permet aux agents IA de communiquer et de se passer des tâches de manière efficace, simplifiant ainsi la gestion des interactions pour les développeurs.

Et ça donne quoi concrètement ?
Le Hub Institute vient de publier pour ses adhérents un rapport sur l’implication et les impacts de l’IA générative dans l’entreprise. Un extract gratuit est accessible ici.
Jetez un coup d’oeil aux retours chiffrés des outils mis en place par le Club Med.

CRÉATION, OUTILS

C’était la semaine Adobe avec beaucoup d’annonces d’intégration de l’IA dans leur suite logicielle créative. Et c’est une tendance forte. Faut-il continuer à apprendre à prompter, à utiliser tels ou tels outils (on parle de combos) ou bien allons-nous finalement n’utiliser qu’un seul outil qui aura tout un tas de petits boutons magiques…

C’est dans cette direction que veut nous embarquer Adobe : Project Concept, Project Perfect Blend, Project Remix, pour redimensionner automatiquement des créations (texte + images) pour les réseaux sociaux par exemple ainsi que leur modèle de génération vidéo uniquement entraîné sur des contenus libres de droits. On en parlait plus haut.

Ils font également évoluer leur programme Digital Academy pour offrir des formations, certifications et opportunités de carrière aux professionnels en devenir, partout dans le monde. 

F O R M A T I O N !

À noter, dans l’idée d’avoir un outil qui les rassemble tous, la montée en puissance de Seelab, acteur français à suivre de très près (par les fondateurs de Meero dont un PhD en Computer Vision).

Plusieurs exemples également cette semaine d’usages de l’IA générative par les marques : excellent tuto de Gilles Guerraz pour transformer une couette Tediber en robe de haute couture.

Ou Gatorade qui introduit la personnalisation produit grâce à l’IA générative. Via sa plateforme de fidélité Gatorade iD, la marque permet désormais aux consommateurs de créer des designs uniques pour leurs gourdes, en utilisant simplement des mots-clés liés à leurs passions sportives.

Ou ce type d’essai d’intégration d’un produit dans un environnement artificiel.
Test fait sur ce produit DOVE Fresh en entrainant un modèle (un LoRA sur Flux 1D). Même si les images ne sont pas adaptées à une véritable campagne publicitaire, le processus de brainstorming pourrait être grandement amélioré pour les agences. En quelques minutes ou heures, un concept visuel peut être généré pour le présenter au client ou au photographe en charge de la campagne.

Comment on fait ? Photos prises avec un smartphone (10-15 images), LoRA sur replicate.com, un GPT personnalisé pour générer les paramètres à partir d’un brief textuel, et enfin Flux 1 avec 3 étapes d’optimisation.

AVATARS

C’est l’autre gros sujet qui avance vite, très vite.

Les éditeurs sont dans une course à l’innovation effrénée : HeyGen, Synthesia, Hedra, Beyond Presence, petit dernier Munichois qui parie sur des avatars hyper-réalistes, reproduisant à l’identique l’apparence et la voix de leurs homologues humains, capables d’interagir en temps réel dans des conversations.

Heygen n’y est pas allé avec le dos de la main morte cette semaine en annonçant des avatars pouvant vous remplacer dans toutes vos visios Zoom.

On est vraiment sûr ? Je partage les doutes de Kirthigan V. Déléguer des interactions humaines à des avatars, même pour des réunions en apparence banales, pourrait nous faire perdre des éléments clés : construire des relations, lire les nuances, capter les signaux faibles. Un avatar, aussi perfectionné soit-il, peut-il vraiment remplacer cela ? Peut-être qu’un jour, envoyer un avatar à une réunion sera aussi banal qu’un e-mail automatique.

À tester ici

En revanche, et nous sommes sur ces sujets actuellement, dans la formation en ligne et le support client, il y a beaucoup de tests à mener.

E-COMMERCE

Le CRO, cela vous parle ?
Le CRO (Conversion Rate Optimization) est la pratique visant à augmenter le pourcentage d’utilisateurs effectuant une action souhaitée sur un site web ou une application. Cette approche centrée sur l’utilisateur implique l’analyse des parcours clients, l’identification des opportunités de conversion et l’optimisation continue pour améliorer l’expérience utilisateur et les taux de conversion (À lire ici)

Et bien encore une discipline où l’IA apporte sa pierre.

Sujet abordé au dernier [MeasureCamp London 2024](# MeasureCamp London 2024), dont le compte-rendu par Nicolas Malo vaut une fois de plus le détour.

Craig Sullivan, expert en CRO, et Ali Iqbal, consultant UX, ont expliqué que les grands modèles de langage (LLM) peuvent surpasser les capacités humaines dans certaines tâches créatives, mais leur utilisation efficace nécessite une approche stratégique.

Pour tirer le meilleur parti des LLM, il faut les traiter comme des outils collaboratifs, en validant chaque itération de leur production. Cela implique de tester, d’ajuster et de perfectionner les idées proposées par l’IA, tout en conservant le contrôle créatif. Les LLM sont particulièrement utiles pour explorer des problèmes complexes, générer des idées innovantes et structurer des pensées de manière créative. En documentant les hypothèses et les résultats à chaque étape, vous optimisez la collaboration et l’efficacité.

Excellente présentation hyper concrète à télécharger ici.

CYBERSÉCURITÉ

Ce n’est pas parce que le QRCode a trente ans (créé en 1994 par Masahiro Hara, un ingénieur de l’entreprise japonaise Denso-Wave) qu’il ne faut pas rester vigilant.

Attention au Quishing qui combine « QR code » et « phishing ». C’est une technique où les cybercriminels utilisent des codes QR malveillants pour diriger les victimes vers des sites frauduleux.

Regardez cette vidéo et ne sous-estimez pas ce souci quand vous intégrez des qrcodes dans vos campagnes. Protégez vos utilisateurs.

RH et FORMATION

Adecco a publié il y a quelques jours son étude sur « Future of Work » (35000 participants sur 27 pays).

J’en retiens 3 chiffres et une conclusion.

• 13% des personnes ont perdu leur emploi en raison de l’IA au cours des 12 derniers mois. Seuls 8% s’en inquiétaient en 2023.
• 76 % des personnes qui gagnent du temps grâce à l’IA consacrent ce temps à un travail plus créatif.
• Seulement 11 % des travailleurs interrogés sont des « travailleurs prêts pour l’avenir », c’est-à-dire notamment qu’ils sont proactifs dans le développement de leurs compétences. On commence même à voir apparaître le terme « Bring Your Own AI » où l’initiative personnelle des salariés prime quand l’organisation ne suit pas (cf. Shadow IT)

Il semble du coup vraiment primordial, et on en parle souvent ici, que les organisations prennent conscience de la nécessité d’aider leurs collaborateurs à s’adapter à un environnement de travail incertain (formation), tout en libérant de leur temps pour qu’ils se concentrent sur des tâches stratégiques et créatives, nécessitant des compétences humaines uniques. C’est là, à mon sens, tout l’enjeu de l’intégration de l’IA dans l’entreprise.

L’étude est ici + le podcast (12′) qui la résume via NoteBook LM (qui vient encore d’annoncer de nouvelles fonctionnalités de personnalisation).

La Harvard Business Review enfonce le clou.

L’IA générative surpasse les dirigeants dans la prise de décision stratégique, notamment pour la conception de produits et l’optimisation des marchés. Une étude dans l’industrie automobile montre que l’IA génère de meilleures parts de marché et rentabilité, mais échoue face aux perturbations imprévisibles. L’avenir du leadership sera donc probablement un modèle hybride : l’IA excellera dans l’analyse de données complexes, tandis que les humains se concentreront sur la vision à long terme, l’éthique et l’adaptabilité.

WEB3

Article intéressant qui remet en lumière les métavers (eh oui… ça existe toujours) qui offrent aux architectes et artistes la possibilité de créer des espaces imaginaires exclusivement numériques, comme la Villa Saraceni en Sicile. Grâce aux outils digitaux, ils explorent des idées créatives et testent des concepts sans les limites physiques habituelles, rendant le processus de conception plus durable et expérimental.

Encore un outil créatif en fait ! Bonne nouvelle.

INSOLITE

Et pour finir, dans la série « nous vivons dans un mode formidable », des utilisateurs américains ont été témoins de comportements somme toute inhabituels de la part de leur robot aspirateur… Ils se sont mis à les insulter.

Une faille de sécurité dans les aspirateurs robots Roborock a permis à des hackers de prendre le contrôle de milliers d’appareils aux États-Unis, les transformant en porte-voix pour diffuser des messages offensants et des insultes. Encore un exemple de Cyber et de réputation de la marque.

Après Dior la semaine dernière, côté créatif, Travis Davids a mis en scène la Joconde dans une fausse publicité pour Gucci. Selon Betty Jeulin, très bonne démarche pour se retrouver avec un procès de la marque.

Très bon week-end !

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Offre Acculturation et Mise en Pratique IA

Depuis quelques mois, nous accompagnons des dirigeants, des comex et désormais des équipes pour :

• Comprendre simplement le fonctionnement de l’IA générative, ses forces et ses faiblesses. En deux mots : se faire un avis objectif et savoir en parler.
   
• Analyser des cas usages propres à chaque fonction de l’entreprise dont le marketing et les RH.
   
• Identifier des tâches et process, sources de gains de productivité et de performance afin de mettre en place très concrètement les outils nécessaires