RnD Café ☕️ – #365

Esprit critique en danger

Bonjour à toutes et à tous.

Une nouvelle édition tardive du RnD Café devenue pour l’occasion un RnD Brunch…

Le rythme reste soutenu, largement porté par l’IA avec une nette accélération des demandes.

Cette semaine :

• 60+ personnes formées,
• 2 ateliers dédiés à la mise en application concrète de l’IA,
• Notre « IA Squad » interne qui a identifié un nouveau cas d’usage qui va démarrer,
• 2 démos d’outils que nous venons de finir de réaliser…

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En résumé : après l’acculturation, le temps des développements a bel et bien démarré chez certains de nos clients. Et chez vous ?

Par quoi commence-t-on cette semaine ?

Cela fait plusieurs éditions que je vous parle de la voix comme LA nouvelle interface.

Voix + IA = assistant personnel.

Et d’ici l’an prochain, vos publics vont vraiment commencer à s’y habituer.

Cette semaine, encore de l’eau à mon moulin.

Je vous ai déjà mentionné NoteBook LM de Google.

L’outil fait de plus en plus parler de lui, et un événement récent a captivé toute la communauté.

NoteBook LM, c’est cet assistant (encore en phase expérimentale) qui analyse vos documents et avec qui vous pouvez « converser ». On parle de RAG (Retrieval Augmented Generation). Il permet d’extraire rapidement des informations pertinentes de divers types de documents (PDF, Google Docs, sites web). Il génère des résumés, répond à des questions spécifiques et peut créer du contenu basé sur les sources fournies.

Initialement lancé en mai 2023, cela fait 3 semaines que tout le monde en parle.

Pourquoi ? Car Google a lancé la fonctionnalité « Audio Overview » qui transforme votre contenu écrit en podcast (en anglais), une discussion entre un homme et une femme qui « s’approprient » votre contenu et le synthétisent de manière conviviale et pédagogue. Écoutez le dernier RnD Café par exemple (Ils sont très sympas avec nous 😅).

L’expérience qui a marqué les esprits

Cette semaine, une expérience troublante a captivé la communauté IA : un internaute a demandé à NoteBook LM d’analyser un document révélant sa nature d’IA. Le dialogue qui s’en est suivi a mis en scène une véritable crise existentielle de l’IA, comme l’a bien résumé Benoit Raphael : « Une discussion bouleversante qui interroge notre relation avec l’intelligence artificielle.« 

Les implications de cette expérience

Cette interaction soulève plusieurs questions pas si simples :

1. L’anthropomorphisme des IA : Notre capacité à ressentir de l’empathie pour un modèle IA pose-t-elle un risque pour notre esprit critique ? OUI, sans hésiter !
    
2. L’émo-cratie en action : Entendu chez Vinvin, Bruno Patino, président d’Arte, a mis en lumière un concept crucial : l’émo-cratie. Ce terme décrit la transition de nos sociétés d’une démocratie basée sur la raison vers un système où les émotions priment sur l’analyse rationnelle. Si les réseaux sociaux ont déjà amorcé ce glissement, l’arrivée des outils d’IA conversationnelle soulève une question préoccupante : ne risquent-ils pas d’accentuer davantage cette tendance, renforçant ainsi le règne de l’émotion au détriment de la réflexion critique ?
    
3. L’avenir du marketing : Les marques pourraient-elles utiliser des avatars ou des voix IA comme nouvelles mascottes interactives avec lesquelles leurs publics échangeraient ?
   « Hey Nike, tu penses quoi de mon dernier footing ? Comment progresser ? « 

Si vous voulez approfondir le sujet de NoteBook LM, un numéro entier de la newsletter de Benoit Raphael a été dédié à cet outil. Il a d’ailleurs partagé cette semaine de superbes prompts pour aiguiser notre esprit critique dont ce magistral :

« Mettez-moi au défi en me posant une série de questions stimulantes sur [SUJET]. Posez les questions une par une et attendez ma réponse à chaque fois. Après chaque question, donnez votre avis sur ma réponse en identifiant les limites, les faiblesses et les biais possibles dans mon raisonnement. Puis suggérez-moi comment améliorer mon esprit critique et mes compétences réthoriques sur ce sujet.« 

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Cette semaine, encore beaucoup d’articles ou de réflexions sur les usages de l’IA.
Arrêtons-nous sur quelques-uns et quelques constats.

Google met à jour son « catalogue » de cas d’usage s’appuyant sur son modèle Gemini. C’est désormais près de 200 cas qui sont décrits, réparties en six familles.

1. Customer agents (Service clients)
   • Assistance client personnalisée
   • Expériences d’achat interactives
   • Support multicanal (web, mobile, point de vente)
2. Employee agents (Productivité)
   • Automatisation des tâches répétitives
   • Assistance dans la gestion des ressources humaines
   • Amélioration de la productivité au travail
3. Code agents (Développement)
   • Assistance au développement logiciel
   • Optimisation et correction de code
   • Génération de snippets basés sur des descriptions en langage naturel
4. Data agents (Data Science)
   • Analyse complexe de données
   • Traitement et visualisation de l’information
   • Aide à la prise de décision basée sur les données
5. Security agents (Sécurité)
   • Surveillance et réponse automatisées aux menaces
   • Conformité aux politiques de sécurité
   • Détection et prévention des cyberattaques
6. Creative agents (Créativité)
   • Génération de contenu marketing
   • Assistance à la conception graphique
   • Production audiovisuelle assistée par IA

Quelques exemples ou outils repérés cette semaine :

• Des IA pour améliorer les services clients (Pearl), y compris dans le domaine de la santé (Vocca.ai).

• Une étude a comparé les performances diagnostiques de médecins seuls, de médecins assistés par GPT-4, et de GPT-4 seul.
  • Médecins seuls : 73% de précision
  • Médecins + GPT-4 : 77% de précision
  • GPT-4 seul : 88% de précision
    
    Comment le comprendre ? Les médecins n’ont pas significativement modifié leurs diagnostics lorsqu’ils utilisaient GPT-4.

Qu’en retenir dans nos domaines ? Même lorsque l’IA surpasse les performances humaines, les professionnels peuvent avoir du mal à intégrer efficacement ses recommandations. Cela soulève des questions importantes sur :

• La confiance et la compréhension des capacités de l’IA
• L’adaptation des processus de travail pour tirer le meilleur parti de l’IA
• La formation nécessaire pour utiliser efficacement les outils d’IA et développer de nouvelles compétences pour travailler en synergie avec elles

De quelles compétences parle-t-on ?

Dans son dernier article, les jobs du futur, Marie Dollé revient sur l’émergence de nouvelles compétences :

• Les « Out Skills« , ces compétences où l’humain pilote des assistants IA pour étendre ses capacités (un marketeur qui pourrait utiliser une IA pour analyser des données complexes et générer des insights, augmentant ainsi son expertise). « Contrairement aux hard skills, centrées sur la technique, et aux soft skills, ancrées dans l’émotionnel, les Out Skills dépassent ces frontières.« 

• Faut-il se spécialiser ou rester généraliste ? 
  « Les experts dominent l’instant, mais les polymathes bâtissent l’avenir.«  c’est-à-dire ces individus aux connaissances variées, capables de faire des liens entre différentes disciplines – technologie, éthique, et créativité.

• Dans le domaine des RH, les outils arrivent… mais cette recherche d’efficacité ne va-t-elle pas déshumaniser complètement les process ? Wayfaster propose de créer un guide d’entretien selon l’offre d’emploi, de planifier des premiers entretiens et de les mener via IA (le candidat répond en vidéo à des questions lancées par l’IA) et d’analyser et filtrer les candidatures avant d’envoyer une sélection au recruteur…

On voit que depuis plusieurs semaines, l’IA dans nos métiers tourne – en plus des outils créatifs – autour de la notion d’automatisation des tâches.

• Des agents ou assistants pour simplifier ou automatiser des tâches en naviguant dans différents types de contenus (MOLMO, JEDA).

• Gmail qui propose une fonctionnalité IA pour vous aider à vous y retrouver dans vos mails.

• Une nouvelle fonctionnalité chez OpenAI / ChatGPT qui vous permet encore plus d’accompagnement dans la rédaction d’un texte, littéralement un véritable assistant qui vous permet de peaufiner votre texte. Allez tester Canvas.

En parlant d’OpenAI, comme indiqué la semaine dernière, le vide se crée autour de Sam Altman et le web s’en donne à cœur joie.

À noter cette pratique particulière d’Open AI : leur nouveau pacte d’actionnaire interdit aux investisseurs de soutenir des concurrents explicitement listés, dont Perplexity AI, le moteur de recherche IA en pleine ascension dont on parlait la semaine dernière. Cette manœuvre met également en lumière Glean, qui propose un assistant IA personnalisé qui s’intègre aux données internes des sociétés (un RAG, cf.👆). C’est un bon coup de pub pour eux.

Des questions reviennent souvent lors des formations sur l’impact écologique de l’IA. Comme d’habitude et faute de données précises, les réponses varient et l’analyse est complexe. Raphaël Richard tentait il y a deux semaines d’y voir plus clair. Une infographie du Washington Post partage de nouvelles données : 1 e-mail écrit par ChatGPT = une bouteille d’eau. À consommer avec modération !

Et sur l’adoption des usages, quoi de neuf ?

Quelques nouveaux chiffres.

• The Global AI Index 2024 classe les pays en termes d’adoption, innovation et investissements. La France est passée de la 10ème place en 2021 à la 5eme aujourd’hui juste derrière les Anglais.

• Un point préoccupant relevé par Ethan Mollick sur la répartition des usages entre hommes et femmes.

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CRÉATION, OUTILS

Comme chaque semaine, rapide tour d’horizon des outils dont on parle.

• Le buzz de la semaine : les effets spéciaux vidéo en 2 clics de Pika.
  Vous reprendrez bien un peu de cake pour votre brunch…

• L’outil vidéo pour faire parler votre boss en [choisissez la langue qui vous plaît] avec une parfaite synchronisation labiale : Lipsync
• Un énième modèle de génération de text2video : Hedra
• Un modèle pour générer des visuels pour l’e-commerce : reproduire fidèlement (plus ou moins) un produit dans différents contextes : Flair.ai

MOTEURS DE RECHERCHE

Deux articles ont retenu notre attention cette semaine :

• Qu’est-ce que le contenu « frais » et est-il important pour votre site ? via SemRush. Le contenu frais n’est pas seulement nouveau, mais aussi mis à jour régulièrement pour rester pertinent car Google valorise la fraîcheur pour les requêtes d’actualité, mais pas pour les sujets intemporels.

• 107 experts SEO ont confié à aHrefs leur 6 tactiques prioritaires :

RÉSEAUX SOCIAUX

La Réclame a mis à l’honneur Leroy Merlin pour leurs résultats sur TikTok.

Quels enseignements ?

1. Stratégie adaptée : Contenu varié mêlant DIY (Do It Yourself), influence, tendances et marque employeur.
2. Réactivité maximale : Équipe intégrée capable de rebondir rapidement sur les tendances.
3. Authenticité : Mise en avant des collaborateurs et contenus moins léchés, plus proches des codes TikTok.
4. Diversité des contenus : De l’inspiration déco aux tutoriels, en passant par la pédagogie sur des sujets complexes.
5. Résultats impressionnants : 97 millions de vues cumulées en 2023, dépassant largement l’objectif initial.

Mais il y a toujours débat sur le fait pour un annonceur d’être présent sur TikTok.

D’un côté

1. Potentiel d’engagement élevé : TikTok génère un taux d’engagement supérieur à d’autres réseaux sociaux, offrant une opportunité unique de visibilité.
2. Audience jeune et créative : La plateforme permet de toucher une audience majoritairement jeune et de bénéficier de leur créativité à travers le contenu généré par les utilisateurs.
3. Humanisation de la marque : TikTok offre la possibilité de montrer un côté plus authentique et accessible.
4. Viralité potentielle : Même avec peu d’abonnés, une vidéo peut devenir virale, démocratisant ainsi les chances de succès.

De l’autre

1. Guerre technologique : TikTok est devenu un symbole de la lutte pour la domination numérique mondiale, avec les États-Unis cherchant à préserver leur hégémonie face à l’ascension rapide de la Chine.
2. Sécurité nationale : Les préoccupations concernant la collecte et l’utilisation des données par TikTok reflètent les craintes plus larges sur l’espionnage et l’influence étrangère via les technologies.
3. Soft power : L’application représente un vecteur d’influence culturelle chinoise sans précédent, particulièrement auprès de la jeunesse occidentale.
4. Souveraineté numérique : Le cas TikTok soulève des questions sur le contrôle des données et l’autonomie technologique des nations.
5. Alliances internationales : Les pressions américaines pour bannir TikTok dans d’autres pays révèlent les dynamiques d’alliance et d’influence.

Et pour terminer sur les réseaux sociaux, quelques rappels utiles si vous souhaitez augmenter votre visibilité sur LinkedIn (1h par jour !).
La page de votre entreprise peut opérer comme une forme de réassurance mais n’attendra pas les parts de voix de profils personnels bien animés.

Bon brunch, bon dimanche et à la semaine prochaine.

Offre Acculturation et Mise en Pratique IA

Depuis quelques mois, nous accompagnons des dirigeants, des comex et désormais des équipes pour :

• Comprendre simplement le fonctionnement de l’IA générative, ses forces et ses faiblesses. En deux mots : se faire un avis objectif et savoir en parler.
   
• Analyser des cas usages propres à chaque fonction de l’entreprise dont le marketing et les RH.
   
• Identifier des tâches et process, sources de gains de productivité et de performance afin de mettre en place très concrètement les outils nécessaires

Du côté de RnD

Nous sommes fiers d’avoir été choisis pour la réalisation de ce site. Merci à toute l’équipe Van Cleef & Arpels.