RnD Café ☕️ – #285
L’édito
A quoi ça sert ?!
Même si le phénomène de mode (ou d’hystérie selon les points de vue) sur le Web3 se tempère, il est intéressant de noter que ces sujets continuent d’être abordés semaine après semaine.
Avec une dominante en ce moment : « Mais au fait, à quoi sert le Web3 ? »
Fred Cavazza nous rappelle qu’il ne faut surtout pas confondre Web3 et metaverse et FaberNovel publie les 5 usages importants à leurs yeux et qui ne sont pas sous le feu des projecteurs :
- reprendre le contrôle de nos données personnelles,
- la valorisation directe des données de propriété intellectuelle,
- la traçabilité comme élément de création de la confiance,
- les nouvelles formes de gouvernances (voir le sujet des DAO),
- les metaverses comme terrain d’expérimentation dans le travail collaboratif (voir le partenariat Meta/Microsoft de la semaine dernière, les solutions proposés par Jamespot en France), l’éducation, …
Quoi qu’il en soit, en termes d’audience, le compte n’y est pas encore. Decentraland, l’un des plus gros métaverses, valorisé 1,3Md$, ne verrait passer que 8000 utilisateurs quotidiens. Batailles de chiffres entre experts, mais quelles que soient les analyses (32, 1866 ou 8000 visiteurs quotidiens), c’est extrêmement bas !
Côté Sandbox (autre metaverse), c’est mieux (39000 utilisateurs quotidiens) mais on est encore loin des attentes…
Quelles conclusions en tirer à ce stade ?
- Cela prendra du temps,
- l’usage est encore trop complexe,
- le matériel trop cher (voir ici l’estimation du nombre d’utilisateurs de casque de réalité virtuelle / augmentée),
- la représentation graphique encore trop simpliste ? Attention, cela est en train de changer à vitesse grand V. Meta a beaucoup communiqué la semaine dernière sur de nouveaux algorithmes permettant avec un “simple” smartphone de créer rapidement un avatar réaliste. Mais faut-il des avatar réalistes ? C’est en tous cas la posture de Meta (qui en plus leur rajoute des jambes… Super !).
Pour autant, malgré ces chiffres peu élevés, sur le sujet des NFT, les expérimentations vont bon train. Selon Lancelot Salavert, on dénombre plus de 300 collections de NFT marketing lancées par les marques à date.
Autre front qui nous impacte dans le métier : celui du combat législatif sur les données privées (rappel ici).
Le 12 octobre dernier, l’Union Européenne a publié la version finale du Digital Markets Act (DMA), effective à partir du 2 mai prochain. Elle permettra de réguler les pratiques commerciales des GAFAM et autres « digital gatekeepers » ou dit autrement, les plateformes qu’il est difficile d’éviter dans votre activité digitale.
L’enjeu est de tenter de limiter les positions dominantes de ces acteurs. Ces derniers devront se plier à un certain nombre de règles (partager leurs données avec la concurrence et leurs clients, permettre les transferts d’applications effectués en dehors de leur magasin d’application, assurer l’interopérabilité de certains systèmes de communication, rendre publiques les techniques de fichage et s’abstenir de favoriser leurs propres services dans les résultats de recherche) sous peine d’amende démarrant à 10% de leur CA planétaire.
Malgré un intense lobbying de la part de ces acteurs, la loi européenne est à ce jour la plus étendue et complète au monde. Tous les détails ici.
Sur ce, bonne lecture et bon week-end
A retenir cette semaine
L’importance de mesurer vos canaux marketing… Comment le faire ?
Le marketing, ce n’est pas nouveau. L’arrivée du net a fait drastiquement évoluer le nombre de canaux possibles pour acquérir du trafic. Fini le trio gagnant pub TV, spots radio et promotion des ventes en magasin.
L’une des évolutions les plus riches du web est sa traçabilité. Même si, c’est vrai, collecter toutes ces données et les analyser pour mesurer la performance de vos campagnes n’est pas toujours si facile.
Un article de fond que nous vous détaillons cette semaine revient en détail sur ce point.
Internet a créé une culture de “trafic, conversions, et investissements” au travers de différentes stratégies marketing :
- l’essor du contenu sans clic sur les réseaux sociaux ;
- le suivi organique et publicitaire de Google, Apple, Facebook, Instagram, etc. ;
- la transformation du trafic organique en trafic “sombre” qui est supporté par les outils analytics des géants américains.
Sur ces canaux, certains sont faciles à mesurer et d’autres, beaucoup moins (tous les détails ici).
En résumé, le suivi sur les grandes plateformes est simple :
- les annonces payantes de Google, Facebook et Instagram ;
- les publicités LinkedIn et TikTok
- Apple Store, Google Play Store
Plus difficiles à mesurer :
- le référencement : on calcule bien évidemment les clics depuis les moteurs vers votre site, mais attention aux utilisateurs qui tapent le nom de votre marque dans leur navigateur et cliquent sur votre lien dans la page de résultat de Google pour “gagner du temps”.
- le marketing de contenu et vos articles de blog sont plus complexes à analyser sans trackers particulier pour identifier les conversions post lecture.
- la presse et les relations publiques sont difficilement traçables.
- le co-marketing avec des partenaires (difficile si les informations analytics ne sont pas partagées) ;
Mais il ne faut pas croire que difficile à mesurer veuille dire impossible à mesurer. Il reste en effet des stratégies de mesures pour ces canaux :
En plus des stratégies marketing évoquées ci-dessus, il est important de construire un plan détaillé pour adapter votre organisation aux spécificités de la mesure : les bons tableaux de bord accessibles 24/24 et 7/7, qui consolident des informations issues de plusieurs sources de manière lisible.
Ca vous parle ? Sollicitez-nous.
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En bref (ou presque)
- 🙈 Navigateurs Internet et respect de la vie privée : pour Brave un trophée, pour Chrome un procès
L’analyse faite par Arthur Edelstein sur le navigateur qui respecte le plus (et le moins) votre vie privée nous montre de manière détaillée que les navigateurs Brave, Librewolf et Tor méritent notre confiance pour garder nos données privées. Ce n’est pas le cas de Chrome qui est déjà poursuivi par la justice américaine pour fausse publicité sur sa navigation privée… qui n’a rien de privé !
- 🔜 Google Data Studio devient Looker Studio
Google Data Studio, l’outil de création de reporting, change de nom avec des nouvelles fonctionnalités ! Attention, version payante en vue avec une meilleure gestion des données, des rapports et des droits de prise en main plus sophistiqués (on parle de 7$/mois/user). Une version gratuite reste accessible avec une ergonomie revue.
- 📉 Des données qui augmentent, les risques avec…
Alors que le volume mondial de données géré par les entreprises a doublé depuis 2 ans, 55% des Français déclarent ne pas être en mesure de protéger efficacement leurs données personnelles. Exemple avec des comptes LinkedIn en vente sur le darkweb (8$ pièce) et les risques du phishing (60% de la surface de vulnérabilité des entreprises).
- 📬 Le rapport 2022 sur les Adblockers de PageFair
Dans sa 8e édition, PageFair revient sur les différentes évolutions et études réalisées sur le sujet des bloqueurs de publicités. 290 millions d’utilisateurs mensuels utilisent des adblockers dans le monde.
- 🔭 Hubforum 2022 : les innovations de demain
Au menu de l’Hubforum (tendances business du numérique d’aujourd’hui et demain) qui a fermé ses portes la semaine dernière : innovations dans la finance avec les systèmes de paiement, transparence dans l’information, alignement des équipes marketing et commerciales et la nécessité d’identifier les risques climatiques. Pour rattraper les meilleurs insights de ce qui a été dit, c’est par ici !
- 📲 Index qualité de vie digital 2022
Dans son dernier classement sur la qualité de vie digitale (?!), Surfshark prend en compte, dans 117 pays, l’accès à Internet, sa qualité, les infrastructures, la sécurité et les politiques nationales. En top du classement, on retrouve Israel (1er), le Danemark (2e) et l’Allemagne (3e). La France se retrouve en 4e place et la dernière place revient à la République Démocratique du Congo.